Les nouveaux avatars du nationalisme algérien

L’Algérie est le seul pays où les citoyens, fidèles à leur Histoire, arrosent la terre avec le sang du sacrifice des combattants de la guerre d’Indépendance et où il pousse pourtant tant des traîtres.

Une chronique de Djaffat AMOKRANE

L’algérie est également le seul pays au monde qui déploie un nationalisme à plusieurs facettes. Cette diversité est marquée par le degré de promiscuité de ses colporteurs avec le centre décisionnaire incarné par le seul pouvoir effectif : l’Armée.

Pour certains, le nationalisme n’est qu’un fonds de commerce très lucratif. Pour d’autres, il est un moyen de contrôle du peuple à travers un sentiment incontestable. Enfin, pour une autre catégorie, il est un tremplin ouvrant les portes de la promotion politiques et sociale. Un étalage varié est exposé dans le Souk politique où le sincère sentiment du dévouement à la nation fut évacué au lendemain de l’indépendance. La chose nationaliste est devenue propriété exclusive du système qu’il l’use à satiété.

Le nationalisme est parfois un fonds de commerce lucratif. Et aussi un moyen de contrôle du peuple à travers un sentiment digne et incontestable d’une grande partie des citoyens

A travers le Hirak, la jeunesse algérienne se réincarne dans le moule du patriotisme primaire porté par le sentiment des authentiques maquis de l’intérieur.1) Le nationalisme de Parade est exhibé par les hauts gradés du haut commandement. Un club de troisième âge réservé aux corrompus qui tentent de faire passer le flambeau de leur œuvre macabre à leurs rejetons. Au moindre trouble, Ils fustigent l’ancienne puissance coloniale, avec laquelle, ils s’acoquinent pour partager le vol des richesses du pays. « Celui qui a vendu son pays et trahi sa nation est comme celui qui a volé dans la maison de son père pour enrichir le voleur. Il ne sera pas pardonné par sa famille ni récompensé par le voleur ». Comprendra que pourra.

Un nationalisme de façade

Un nationalisme de façade incarné par un personnel politique dépourvu de tout pouvoir, et encore moins de toute morale et de dignité au service des premiers, il se croient se servir alors qu’ils servent les autres. Celui qui sait commander trouve toujours ceux qui doivent obéir. La fin de certains politicards qui croupissent aujourd’hui dans la prison d’El Harrach est une leçon à méditer pour ceux qui sont attirés par la tentation.3) Un nationalisme intermittent exhibé par un segment du système qu’il l’expose à des fins de mobilisation dans les moments de crise. Ils ne savent pas que le nationalisme est une abstraction et que seule la nation compte. Ils usent de la tromperie mais l’histoire ne pourra une fois de plus être une de leur victime.4) Un nationalisme hybride manifesté par certains, qui, durant la guerre de libération, furent du côté obscur du miroir, mais qui s’érigent comme défenseur d’une nation qu’ils portent peu dans leur cœur.

Cette catégorie prête sciemment confusion car leur nationalisme n’est autre qu’un avatar d’un patriotisme qui a perdu depuis longtemps sa noblesse.