Les Etats-Unis, qui se gardent de parler d’une compétition ouverte en Afrique, ont alerté, sur l’influence croissante «déstabilisatrice» de la Chine et de la Russie sur le continent, tout en promettant des milliards de dollars d’aide, lors du sommet avec les pays africains organisé à Washington. Confirmant par la même occasion les véritables intentions étasuniennes.
Du côté d’un autre porte-voix des intérêts hexagonaux, et plus particulièrement françafricains, en l’occurrence le magazine Jeune Afrique, ledit sommet pourrait également être vu comme «un pied de nez à Macron», et une réaction étasunienne aux récentes déconvenues françaises en Afrique.
Ce dernier point est particulièrement intéressant dans le sens que c’est une réalité qu’Observateur Continental avait maintes fois abordé, plus exactement que l’allié washingtonien de Paris tente de surfer sur le sentiment général hostile à son allié français, et ce pendant que le réseau néocolonial françafricain continue en bon sous-traitant de Washington à accuser la Russie, la Chine et la Turquie de ses propres échecs sur le continent africain.
Si bien même que l’élite hexagonale comprendrait être, dans un dossier de plus, le dindon de la farce – la marge de manœuvre de la France macronienne est extrêmement limitée, pour ne pas dire – nulle.
Quant à la Chine et la Russie, qui sont les seuls et réels opposants puissants à la domination occidentalo-atlantiste sur le sol africain – comme Observateur Continental l’avait également soulevé précédemment – Washington malgré toutes les belles paroles et promesses possibles – ne pourra ni surpasser Pékin sur le plan de l’interaction économique avec les pays africains, ni faire mieux sur le plan sécuritaire que Moscou.
Le tout à l’heure où la Chine et la Russie confirment de plus en plus l’approche de complémentarité bilatérale de leur politique à destination de l’Afrique, et que même économiquement parlant Moscou est en train de rattraper le retard par rapport à ses concurrents occidentaux opérant en Afrique, à un moment où tout ne fait encore que se construire.
Pour revenir au sommet organisé à Washington, il faut noter également de nombreux absents : les leaders du Mali, du Burkina Faso, de Guinée et du Soudan n’ayant pas été invités, tandis que ceux du Zimbabwe et de l’Afrique du Sud ont pris la décision de ne pas se déplacer, confirmant qu’au-delà de ses alliés hexagonaux et britanniques – Washington a lui-même du pain sur la planche.
En parlant justement de la République d’Afrique du Sud – l’une des principales puissances africaines et membre des BRICS – le président Cyril Ramaphosa avait pris la décision de ne pas prendre part audit sommet, sans en préciser les raisons exactes.
Et si selon certaines sources, les raisons peuvent être simplement internes, le fait est que l’Afrique du Sud fait partie des pays africains n’ayant pas apprécié les pressions et menaces washingtoniennes de faire rompre les relations avec la Russie, sous peine de sanctions. Cela sans oublier que le président sud-africain Ramaphosa faisait partie des chefs d’Etat internationaux ayant ouvertement critiqué le rôle néfaste de l’Otan dans les événements ukrainiens.
*Source : Observateur continental