La totalité de la région est la seule perdante incontestable du jeu de dupes qui s’est joué au Moyen Orient.
Le Liban, déjà au bord de l’effondrement, s’est rapproché du précipice. La Syrie et l’Irak sont redevenus des terrains d’affrontements. Les régimes du Golfe, impatients de voir le Hezbollah affaibli, ont applaudi un incendie qu’ils devront peut-être bientôt éteindre chez eux.
Les Accords d’Abraham, présentés comme l’architecture d’un nouveau Moyen-Orient, se sont révélés creux sous les bombes. Aucune nouvelle alliance. Aucune stabilité. Rien qu’un morcellement régional toujours plus profond.
Quant au Hezbollah, il a observé, appris, et s’adapte. Loin d’être acculé, il se prépare — convaincu que la prochaine guerre, comme la précédente, exposera davantage les limites d’Israël que sa force.
« Quand la victoire se résume à la survie, chacun gagne. »
Mais dans une région avide de changement réel — paix, dignité, souveraineté — c’est là la plus tragique des illusions.