Alors que les rumeurs fusent sur la soi-disant imminence d’une reconnaissance d’Israel par l’Arabie Saoudite, Ryad a souhaité démontrer son engagement envers la « cause » palestinienne, en nommant un ambassadeur auprès de l’Autorité Palestinienne.
La presse internationale (L’Orient le jour, Wall Street Journal, Washington Post, Le Figaro, The Guardian….) bruisse d’un accord de reconnaissance économique et diplomatique imminent entre Israël et l’Arabie Saoudite négocié par les Etats Unis.
« Les États-Unis et l’Arabie saoudite se sont mis d’accord sur les grandes lignes d’un accord pour que l’Arabie saoudite reconnaisse Israël » indique le Wall Street Journal. « Biden pousse à l’émergence d’un accord géant au Moyen Orient » affirme le New York Times. « Un plan diplomatique de grande envergure au Moyen Orient » titre The Guardian.
On n’en est pas encore là, tant le Royaume séoudien avance sur le terrain de la réconciliation avec les Israéliens à pas comptés
Prudences saoudiennes
TProche d’Emmanuel Macron, le Prince héritier saoudien, MBS, qui a la prétention de devenir l’homme fort du Moyen Orient, est comme le Président français adepte d’un « en même temps » diplomatique. Un pas vers Jérusalem, avec l’annonce d’une possible reconnaissance d’Israël, puis dans la foulée, deux pas en arrière, par l’envoi d’un représentant officiel auprès de l’Autorité Palesinienne.
L’ambassadeur saoudien en Jordanie, Nayef al-Sudairi, a présenté ses lettres de créance ce week-end pour servir de premier « ambassadeur non-résident» d’Arabie saoudite auprès de l’Autorité palestinienne et de « consul général non résident » à Jérusalem. En l’absencede mission diplomatique officielle à Jérusalem, l’approbation du gouvernement israélien n’est pas requise – une façon de contourner la souveraineté israélienne sur la ville sainte.
Al-Sudairi a présenté ses lettres de créance à Majdi al-Khalidi, qui est conseiller diplomatique du dirigeant de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, âgé de 87 ans, lors d’une cérémonie tenue à « l’ambassade » de l’Autorité palestinienne à Amman. « Cette étape importante contribuera à renforcer les relations fraternelles fortes et solides qui unissent les deux pays et les deux peuples frères », a déclaré Khalidi dans un communiqué soulignant les remerciements de l’Autorité palestinienne à l’Arabie saoudite.
Apparement la diplomatie « compulsive » du Prince héritier qui le conduisait à envoyer des tueurs en Turquie pour découper un opposant en morceaux ou à séquestrer l’ancien Premier ministre libnais Saad Harriri a cédé la place à une savante et prudente duplicité. Jue-squ’à quand?
Le nouveau rapport de force entre MBS et Biden