L’ Aga Khan doit rester infréquentable

Comme pour de très nombreux canadiens « le sud » est une destination prisée des fêtes de fin d’année: la Californie, Cuba ou les Antilles françaises et autres…. Justin Trudeau, le Premier ministre fédéral, n’a pas dérogé à l’habitude et a accepté d’être invité avec sa famille et quelques amis sur Bell Island une petite privée de l’archipel des Bahamas.

Secret défense

Le lieu où le leader libéral passe les fêtes de fin d’année est d’abord tenu secret par son entourage….Et puis cela se sait: le propriétaire du paradis pour milliardaires où se trouve le chicissime politicien canadien est l’Aga Khan.

Les premières critiques qui fusent sont liées à la « fréquentation d’un leader musulman richissime qui serait le descendant du prophète » puis les choses s’affinent. Ce n’est pas cette première remarque qui risque de choquer ici parce que le Canada des libéraux se veut le pays du multiculturalisme avec une Autochtone à la Justice, un Sikh à la Défense, un Somalien d’origine à l’Immigration…. Mais l’opposition conservatrice rappelle que le Canada a financé pour des centaines de millions des opérations humanitaires organisées par la fondation Aga Khan.

Conflit d’intérèt

Selon les conservateurs qui montent au créneau, le conflit d’intérêt est donc patent et ils saisissent la commissaire fédérale à l’éthique au sujet de ces vacances. « Un Premier Ministre ne peut pas fréquenter une personnalité auquel le gouvernement canadien verse des millions de dollar chaque année même si il ne s’agit pas d’en tirer des bénéfices » affirment ils….. On peut juste souligner ici que l’actuel Aga Khan a été fait citoyen d’honneur du Canada par le précédent Premier Ministre Stephen Harper, conservateur lui aussi. Il n’y a que cinq citoyens d’honneur au Canada: Raul Wallenberg, « le juste parmi les justes » qui a sauvé des milliers de personne pendant la Shoah, Nelson Mandela, la Dalaï Lama et Aung San Suu Kyi, l’actuelle « Première Ministre » de Birmanie. C’est dire en quelle estime on tient l’Aga Khan depuis des décennies au Canada puisque Justin Trudeau a rappelé qu’il avait connu le leader chiite ismaïlien lorsqu’il était enfant et que son père gouvernait le Canada.

Les choses auraient peut etre pu en rester la si le Premier Ministre n’avait donné de nouveaux arguments à ses détracteurs.

Selon le code d’éthique du gouvernement il est interdit à tout ministre de prendre un aéronef privé…. Justin Trudeau vient d’admettre que pour aller de Nassau la capitale des Bahamas jusqu’à l’ile où il était invité, il est monté dans l’hélicoptère privé de son hôte: le scandale redouble ! Et il s’agit la de sécurité!

« Vacances de milliardaire »

Pour le reste, le Premier Ministre fédéral a promis de payer de sa poche la rotation de l’avion officiel qui l’a amené de Ottawa aux Bahamas. Ces jours derniers, en tournée de communication dans toutes les provinces canadiennes, et alors qu’il est suivi par la presse, Justin Trudeau est interpellé dans toutes les réunions qu’il tient par des sympathisants ou des opposants sur ses « vacances de milliardaires ». Certains évoquent aujourd’hui le séjour de Sarkozy sur le navire de Bolloré !

On peut difficilement prétendre être le porte parole des « classes moyennes » et s’afficher avec des milliardaires!