L’Afrique du Sud, en accédant à la présidence de l’Union Africaine brandit l’étendard des droits humains; mais ce pays est pourtant loin d’être exemplaire
N’ oublions pas que l’Afrique du sud vient de connaitre des vagues xénophobes ayant fait fuir des milliers d’Africains venant notamment des pays limitrophes et du Nigeria. Les relations entre les deux grands pays d’Afrique sont assez tendues depuis ces pogroms, entraînant des réciprocités.
Les droits de l’homme et la libre circulation des personnes auront effectivement des progrès à faire en Afrique du sud.
Un alignement sur Alger
Quand à l’un deux des grands conflits qui interpellent l’Union africaine, la Libye et le Sahara occidental, il faudra au président Cyril Ramaphosa davantage de diplomatie pour retrouver une certaine neutralité face à la position marocaine sur la question saharienne.
L’Afrique du sud est, avec l’Algérie, un soutien indéfectible à la République arabe sahrouie démocratique (RASD). Cyril Ramaphos a confirmé, le 9 fevrier 2020, cette position en réclamant en Assemblée générale » le droit à l’autodétermination du peuple Sahroui » et en évoquant également « un Etat libre et souverain ».
Des risques de division accrus
On peut déjà penser que le mandat du président sud-africain ne fera guère progresser le processus de paix du plus vieux conflit africain. Comme son prédécesseur l’Égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, avec le conflit libyen, son soutien au maréchal Haftar avait paralysé l’action de l’Union africaine, les prises de position officielles de Cyril Ramaphosa risquent de cliver davantage l’Union africaine.
Une probable année pour rien au Sahara occidental, d’autant que l’ONU cherche, avec difficultés, le successeur de Horst Kohler, envoyé spécial démissionnaire depuis 10 mois.