Chaque semaine, le gouvernement algérien renforcent l’arsenal répressif contre tout forme de contestation, comme cette déchéance de nationalité des opposants qui se trouvent à l’étranger
La dernière trouvaille d’un pouvoir qui craint d’être submergé par les mobilisations populaires du Hirak est une proposition de loi « proposée » par le ministre de la justice, Belkacem Zoghmati, l’homme à tout faire des services algériens, pour mettre en place une procédure officielle de déchéance de la nationalité algérienne, applicable à tout algérien « qui commet, en dehors du territoire national, des actes portant volontairement de graves préjudices aux intérêts de l’Etat ou qui portent atteinte à l’unité nationale ». Une première!
Avec un peu d’ironie à l’algérienne, on dira que ce projet de loi répare une injustice flagrante qui sévit dans la communauté des internautes algériens qui osent s’opposer au haut commandement de l’Armée. Ceux qui sont en Algérie finissent toujours en taule, alors que ceux qui résident à l’étranger ne risquent jamais rien. Ainsi le gouvernement algérien montre un semblant d’équité dans la répression!
Un pouvoir déboussolé
Plus sérieusement l’annonce de cette loi a provoqué une vague d’indignations sans précédent. Aussi bien dans la presse privée que sur les réseaux sociaux, le rejet de la loi est massif.« Ne pouvant plus contrôler la diaspora comme il pouvait le faire dans les années 70, le pouvoir algérien envisage de déchoir de leur nationalité celles et ceux qu’il qualifie d’ennemis de la Nation. La fuite en avant continue… » poste le journaliste et essayiste Akram Belkaïd.
Encore plus radical, notre confrère algérien, Abed Charef,tranche : « Le projet de loi sur la déchéance de la nationalité visant des Algériens installés à l’étranger illustre en vérité la déchéance politique des concepteurs de ce projet ».
Pour le journal algérien en ligne TSA, cette loi est « un outil supplémentaire dans la gestion sécuritaire de la contestation » qui stigmatise dangereusement la diaspora algérienne à l’étranger.
Son équivalent de l’intérieur, le site 24Heures Algérie, ne dit pas autre chose : « S’aliéner la communauté algérienne à l’étranger – y compris les Algériens qui ne manifestent pas mais qui se sentent concernés par un tel projet – juste pour cibler quelques individus est une démarche incompréhensible. Les premières réactions sur les réseaux sociaux montrent déjà à quel point un tel projet est contre-productif. Le gouvernement qui n’aime pas les réseaux sociaux aurait tort de ne pas entendre l’écho. Il est toujours temps de renoncer à une telle démarche… ».
Ces quelques individus auxquels fait allusion l’article sont une poignée d’influenceurs installés en Europe qui attaquent, à coup de révélations y compris sur des réunions internes au Ministère de la Défense, les généraux et les décideurs. Leurs vidéos sont suivies par des centaines de milliers d’internautes algériens.des « youtubeurs » populaires concernés par la loi de déchéance nationale on trouve le youtuber Amir DZ, installé à Paris, l’islamiste Mohamed Larbi Zitout, ancien diplomate exilé à Londres, et l’ex-militaire Hicham Aboud. Le premier est un activiste populiste, le second un militant islamiste et le troisième un analyste subtil qui déballe le linge sale de son ancienne famille, vidéo après vidéo. En résumé, le pouvoir apparait totalement démuni face à des oppositions isolées.
Au point de prendre toute une diaspora en otage
Tellement de pas à parcourir par le peuple algérien pour redresser une Algérie concrète, le pétrole ne sera plus une richesse, la RASD adoptée est vainement dématérialisée, avoir rejeté tout le voisinage est un mauvais choix, vivre sur les repentirs du passé colonial n’a point de valeur ajoutée vis à vis une france au féminin qui en reconnaissant même ses bavures ne resculptera jamais l’Algérie actuelle, investir dans l’armement qui ne cesse de s’améliorer comme des portables jetables en fin de série , au détriment de tout un peuple n’est qu’une désuète option dont les états tirent peu de profits, les militaires continuent de se doter de ces armes coûteuses car ils ont tellement peur de vous les militants, sinon , de quoi ils ont vraiment peur ???
Pour rappel, en 1999 lors de l’accession de Bouteflika à la présidence, mandaté par les militaires, quelqu’un lui suggéra de faire appel à la diaspora algérienne pour faire avancer le pays. Bouteflika, rusé et avisé, lui répondit qu’elle (la diaspora) est trop libre, donc incontrôlable et pas manipulable, pour lui faire confiance. C’est grâce à la diaspora algérienne en France que l’Algérie a accédé à son indépendance et c’est dans les Ex. bidonvilles de Nanterre que le nationalisme algérien est né.