Peu d’écrivains maghrébins se sont exprimés sur le thème de l’africanité de leur pays. Une exception, Kateb Yacine, l’auteur de « Nedjma » et du « Polygone étoilé« . Lui avait compris toute l’importance pour l’Algérie, le Maroc ou la Tunisie de renouer le fil avec l’Afrique noire. EXRTRAITS
» Le Maghreb lui-même est trop restrictif. C’est Africain qu’il faut se dire. Nous sommes Africains. Tamazight, c’est une langue africaine : la cuisine, l’artisanat, la danse, la chanson, le mode de vie, tout nous montre que nous sommes Africains. Le Maghreb arabe et tout ça, c’est des inventions, de l’idéologie ; et c’est fait pour nous détourner de l’Afrique. A tel point qu’il y a maintenant une forme de racisme. D’ailleurs, moi, j’ai découvert avec vraiment beaucoup d’étonnement ici – ce qu’on appelle le Bureau arabe de travail, où l’on organise des séminaires – cette partie de l’Afrique. Un jour j’ai entendu la musique malienne, j’étais bouleversé d’ignorer ça. C’est honteux. Et pourtant, avec le Mali nous sommes sur le même palier. Il y a le Niger, le Mali, l’Afrique. Là aussi, on voit l’arabo-islamisme sous sa forme maghrébine occulter notre dimension réelle, profonde. C’est ce qui est important. »
(Awal, Algérie, octobre 1987)
» L’idéal du panarabisme ne me concerne pas. Ça ne tient pas debout pour moi. Il y a des peuples de langue arabe : il y a un peuple syrien, un peuple palestinien, un peuple libyen. Je m’oppose à l’idéologie qui utilise des termes flous, parce que je trouve qu’elle est fausse scientifiquement et très dangereuse. C’est elle qui nous a fait rater l’Afrique, par exemple. Voilà pourquoi nous, Nord-Africains, nous tournons le dos à l’Afrique : parce que l’arabo-islamisme nous masque l’Afrique d’abord. Nous sommes Africains, oui, c’est une notion vraie, géographiquement vraie et historiquement vraie… Si on voyait les choses à l’échelle africaine, on pourrait comprendre maintenant l’importance de l’Afrique du Sud pour nous. On pourrait en ce moment avoir une plus grande solidarité avec les peuples africains pour faire tomber les barrières. »
(La Presse, Tunisie, 24 décembre 1986)
» De cette nouvelle ruée s’éveillaient les vieux génies, laissés pour morts de la terre sans nom, pas seulement une nation, deux, ni quatre, ni un gisement pétrolifère ni une nappe de gaz, mais un immense continent, l’Afrique entière se libérant, du Nord au Sud, faisant de l’Algérie son tremplin, son foyer, son principe, son étoile du Maghreb, pour traverser la nuit sans attendre l’aurore, et retrouver la caravane à chaque jalon de son épreuve, à ses puits ensablés, ses cimetières en déroute, ses coups de feu toujours comptés…. »
(Le Polygone étoilé, Ed. du Seuil, 1966)
Ah bon, quelle découverte !
L’ Algérien est avant tout Terrien !
Quand on connaît le racisme qui prévaut en Algérie par rapport aux Africains, on aimerait avant tout considérer les acquis des Terriens que sont les Droits de l’Homme au lieu d’affabuler sur la situation géographique du pays !
Grande découverte (re) du fil à couper le beurre !
Ça se dit intellectuel au moment où la faillite est étendue à tous les secteurs …. y compris à l’agriculture qui permet d’assurer le besoin premier de nourrir les humains !
Bref, haro sur l’arabe et alleluia pour l’amazigh qu’on tente de nous présenter comme la solution à tous les maux !
On va finir par redécouvrir la pénicilline à cette vitesse vu la nécessité de rattrapage d’un retard immense en chevauchant pendant 200 ans au moins avec l’amazigh qui n’a jamais été une langue …. vivante ?
On ressuscite bien les morts à défaut des maures !
reactions a l’article de l’ecrivain yacine- nous sommes africains
vous dites exactement ce que le feu president avait haut et fort de son vivant lorsque Mandela est alle lui rendre visite a Benghazi. Mais le bloc arabo-musulman du Golfe persique ne lui a pas pardonne. Et ce sont eux avec le soutien de nos freres magrebins qui ont aide a sa disparition, alors que l’OUA s’est oppose a toute tentative d’enlever Kadafi du pouvoir par force. Lorsque les Magrebins vont se reveillerde leur sommeil dans lequel la plupart ne voient l’Afrique en terme de noire, ils chercheront a s’unir avec tout notre continent. Alors nous formerons un ensemble diversifie et solide et fort. Ce sera le moment ou si on attaque un Africain, qu’il soit du Magreb ou de l’Afrique au Sud du Sahara, et musulman, animiste ou chretien, on attaque tous les Africains, alors nous serons craints et respectes. Et chose formidable a savoir: « La beaute d’un tapis depend de la variete de ses couleurs, » a dit le philosophe Ampate Ba.