Frédéric Atsou Galley donne au président français, Emmanuel Macron, des conseils de modérations sur les positions que la France prend sur la situation amlienen; Sous peine de voir l’opinion publique africaine basculer contre la France
Je n’arrive pas à comprendre la logique de M. Macron dans le dossier Malien. J’ai entendu ce matin à la radio que le Président de la République a décidé de poursuivre les opérations Barkhane sans l’armée malienne et sans le gouvernement du Colonel Goïta. Ce faisant, il s’ensuit automatiquement le fait que la force Barkhane va désormais empêcher le déploiement de l’armée malienne dans des zones du territoire Malien que la France aura décidé de contrôler et de gérer toute seule.
« La France, force d’occupation au Mali »Avec un tel dispositif, aux yeux des Maliens et d’une partie de la Communauté Internationale, Barkhane deviendra nécessairement une force d’occupation et les soldats des autres Armées Africaines, des supplétifs de l’Armée Française.
Des Maliens anti français?
On pourra alors se demander si ces changements de statut seront toujours dans le cadre du mandat des Nations Unies. De plus, je ne crois pas du tout que Mr Macron pourra tenir longtemps cette position qui risque à terme de radicaliser une bonne partie de l’opinion publique malienne et africaine contre la France et je ne pense pas que c’est le but visé. Le comportement de 2 poids 2 mesures ( le Tchad vs le Mali) de la diplomatie française est trop flagrant pour éviter la qualification de » colonialiste » que d’aucuns ne vont pas hésiter à utiliser à l’égard de la présence française dans ces deux pays.
Pire, ce comportement va avoir nécessairement des répercussions auprès de la jeunesse africaine dans tous les pays africains surtout francophones vis à vis de leurs propres pouvoirs locaux que la situation présente comme des pantins dans les mains de la France.
Je crois enfin qu’au lieu de proférer des menaces inutiles, inefficaces voire nuisibles aux intérêts français en Afrique sur le moyen terme, Mr Macron devrait trouver une attitude diplomatique moins péremptoire, plus calme et certainement plus efficace. C’est mon point de vue.