Le pays du Cèdre n’a plus de président de la République depuis que l’ancien titulaire, Michel Aoun, a quitté ses fonctions voici une année. Voici un triste anniversaire alors que le pays est plus que jamais plongé dans l’abîme et confronté à la menace d’une guerre avec Israël après l’intensification des tirs à la frontière entre le Hezbollah et l’État hébreu.
Un article de Elie Saikali, journaliste
31 octobre 2022 – 31 octobre 2023. 365 jours de…rien. Voilà maintenant un an que l’ancien président libanais Michel Aoun a achevé son mandat de six ans à la tête du pays du Cèdre. Un an que le fauteuil présidentiel est vide. Les députés libanais – qui élisent le chef de l’état – ne se sont toujours pas décidés sur un successeur.
Et en attendant, le Premier ministre démissionnaire, Najib Mikati, expédie les affaires courantes, en attendant qu’un nouveau président soit nommé. En d’autres termes, il tient la boutique… Une situation qui rend impossible l’adoption des réformes nécessaires et réclamées par la communauté internationale — et, accessoirement, les libanais eux-mêmes — pour sortir le pays de l’abime politique, social et économique dans lequel il est plongé depuis maintenant plusieurs années.
La séance parlementaire du 14 juin dernier avait suscité une lueur d’espoir en mettant en avant deux principaux candidats : l’ancien ministre Jihad Azour et le chef des Marada, Sleiman Frangié. Mais la situation n’a pas bougé depuis. Et ce, par ailleurs, malgré les réunions répétées d’acteurs politiques extérieurs qui travaillent ensemble, activement, depuis plusieurs mois, à la résolution de cette crise politique libanaise. Ce sont les fameux pays du groupe des Cinq (France, États-Unis, Qatar, Égypte et Arabie saoudite).
Pas besoin d’une guerre avec Israël
Un an après la fin du mandat de Michel Aoun, la quasi totalité des institutions du pays (qui se portaient déjà mal) s’est effondrée. Seule l’armée tient. Le nom de son commandant en chef, le général Joseph Aoun (qui n’a par ailleurs aucun lien de parenté avec l’ancien président Michel Aoun), revient inlassablement sur le devant de la scène politique libanaise comme « le » candidat à la présidence de la République.
L’absence d’État et la corruption généralisée dans le pays entraîne, irrémédiablement, une montée en puissance du Hezbollah, et un total mutisme et une impuissance du gouvernement libanais.
Cela se voit notamment dans le cadre de la guerre en cours entre Israël et le Hamas, où la milice chiite pro-Iranienne — qui soutient le Hamas — est sous les projecteurs. Elle effectue des tirs et facilite l’infiltration de combattants en territoire israélien. Une attitude qui laisse craindre l’ouverture d’un second front. Pour le moment, cela se limite au sud-Liban. Mais une explosion se produit toujours à partir d’une mèche allumée… directement ou indirectement.
Le Liban n’a vraiment pas besoin d’une guerre, encore moins aujourd’hui qu’hier.
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