Après le Gabon et le Niger, le Cameroun de Paul Biya

L’Afrique francophone a offert à une classe politique et médiatique à Paris un festival de coups d’État. La France veut croire à travers Emmabuel Macron que des mauvais putschistes s’en sont prix à des gentils chefs d’état démocrates et amoureux des libertés.

La réalité est plus complexe, y compris au Cameroun où on a assisté, avec la bénédiction des Français et des Américains, à une militarisation du pouvoir depuis plusieurs dizaines d’années.

Une chronique d’Olivier Vallee

Pour les commentateurs et les contempteurs du continent, cela a été l’occasion de surenchérir sur des séismes politiques qui auraient été imprévisibles. La parole jupitérienne elle-même a tonné remettant en cause la possibilité d’États viables au Sahel et ignorant la fin de l’émirat Bongo que la France avait édifié. Les figures de prétoriens félons ou fratricides, chefs de gardes présidentielles longtemps oblitérées, ont occupé le devant de la scénographie hallucinée de ce théâtre plus vaudevillesque que shakespearien.

Au point d’oublier qu’il y a souvent moins de morts de civils lors d’un coup d’État que le lendemain d’une élection démocratique et validée, du raid d’un groupe armé non étatique (GANE) ou d’un bombardement aérien de l’armée française. Comme recette éculée des Cassandre, la théorie des dominos est resservie.

À qui le tour ? On regarde vers le Congo Brazzaville et vers  le Cameroun, où des vieillards paraissent damer le pion à leurs élites martiales. On oublie toutefois que ces deux États d’Afrique centrale tersent depuis des années des guerres terribles.

Leurs chefs, chacun à leur manière, ont instauré un coup d’État permanent qui garantit, par l’usage de quelques milliers d’hommes en armes, leur maintien au pouvoir.