Une dix huitième coalition contre le djihadisme en Afrique

À peine annoncée lors du sommet qui réunissait les chefs d’Etats d’Afrique de l’Ouest et les ministres européens, l’initiative d’Accra a donné lieu a plongé tout le monde dans la perplexité.

Pour faire face au djihadisme, on comptait déjà 17 structures: G5 Sahel, Coalition pour le Sahel, Misahel, etc. Réunis à Accra, le 22 novembre, certains Etats sahéliens (1), l’Union africaine, l’Union européenne et le Royaume-Uni en prime en ont créé un 18ème

Il s’agit d’une nouvelle coalition qui, dans un délai d’un mois, doit créer une force antiterroriste de 10 000 hommes. Pour financer le barnum, dont le budget prévisionnel se monte à 500 millions d’euros, la CEDEAO, l’UA, l’UE et le Royaume-Uni ont promis de mettre la main à la poche.

Premier couac

Alors que la répartition de ces 10 000 hommes n’était pas encore connue, une information a fait état d’un déploiement de 2000 militaires de cette coalition au Burkina Faso. Alors que le Premier ministre, Apollinaire de Tembela était présent à Accra et que Ouagadougou a obtenu le siège des renseignements de cette nouvelle force, il dément formellement et immédiatement l’arrivée de ces hommes sur son territoire. Puis le communiqué est supprimé et la RTBF, la Radio Télévision nationale reprend la nouvelle réfutée. Qu’en est-il exactement ? A cette heure, la situation reste toujours confuse.

Une coalition improbable

Qui enverra des hommes ? Cette force sera-t-elle uniquement africaine ou regroupera-t-elle des contingents du Royaume Uni, de la France ou d’autres pays européens? En ces temps de rejet des politiques occidentales en Afrique, cette interrogation n’est pas mineure.

Si cette coalition uniquement composée par des Africains parviendra-t-ells à envoyer sur le terrain 10000 hommes en moins d’un mois? On se souvient de l’échec de la Misma, mise en place par la Cedeao en 2012 qui devait venir au secours du Mali. Mal formés, mal équipés, mal encadrés, ces militaires avaient fini par laisser la place à la force de maintien de la paix onusienne :la Minusma.

Cette coalition signe-t-elle la fin de la force G5 Sahel que beaucoup donnaient déjà moribonde. Enfin, est-ce que ces 10 000 hommes répartis dans autant de pays pourront réussir à faire la différence là où tout le monde a échoué jusqu’à présent à ramener un semblant de sécurité.

Seule certitude, le Mali n’y participera pas et Apollinaire de Tambela a déjà prévenu : « Si cette initiative ne donnait pas de résultats concrets, le Burkina Faso se réserverait le droit de se retirer de cette initiative. Parce que nous ne sommes pas pour des réunions et sommets sans fin, qui tournent en boucle et sans résultats. Je pense que nous avons été compris. »

A bon entendeur…

(1) Burkina Faso, Niger, des Etats côtiers, Ghana, Togo, Côte d’Ivoire, Nigéria 

1 COMMENTAIRE

  1. Article terriblement mal recherché. L’Initiative d’Accra date de septembre 2017, est d’abord une initiative des cinq gouvernements concernés (le Niger et le Mali ne sont que d’observateurs) et a déjà effectué quatre opérations jointes au Bénin et Togo. Le G5, comme Takuba, a cessé d’exister et le rideau tombe fort heureusement bientôt aussi sur Barkhane. Dommage, qu’une publication comme Mondafrique fair paraître une petit article tellement bâclé.

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