A peine installé aux commandes du Niger après le coup d’Etat qui a renversé le président nigérien Mohamed Bazoum, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) doit affronter des pressions diplomatiques et économiques tous azimuts.
L’Union européenne a annoncé samedi la suspension immédiate de toute sa coopération avec le Niger. Celle-ci prévoyait une aide budgétaire d’environ 100 millions d’euros qui devait être versée prochainement au ministère nigérien des Finances. Mais c’est surtout sur le volet défense et sécurité que la suspension de l’aide de l’Union européenne (UE) pourrait faire le plus mal. Avec cette sanction, la mission européenne Eucap Sahel-Niger devrait immédiatement s’arrêter.
Or, cette mission européenne assure depuis 2012 le renforcement des capacités des forces de sécurité intérieure nigérienne, notamment la mobilité opérationnelle et la création des unités anti-terroristes spécialisées sous le nom de GARSI. Par ailleurs, avec la décision de suspension de l’aide européenne, le Niger perdrait au moins 40 millions d’euros qui devaient être décaissés au titre de la facilité européenne de paix (FEP).
Sanctions bilatérales
Les Etats-Unis ont annoncé, de leurs côtés, la suspension de toute coopération avec le Niger, y compris le MCC dont l’enveloppe avoisine près de 400 millions de dollars. Ils sont suivis par la France qui a annoncé la suspension, avec effet immédiat, de toutes les actions d’aide au développement et d’appui budgétaire. En 2022, l’appui budgétaire de la France s’élevait à près de 120 millions d’euros. Un montant supérieur avait été programmé pour cette année : il ne sera donc pas décaissé après le coup d’Etat militaire.
Ces sanctions risquent de peser lourd dans la gestion des affaires publiques par les militaires, dans un pays comme le Niger qui dépend des contributions extérieures pour près de 40% de son budget. Sans aide extérieure, les militaires auteurs du coup d’Etat ne seront pas en mesure de payer régulièrement les salaires des fonctionnaires. A ces sanctions économiques viennent s’ajouter des pressions diplomatiques exercées par l’Union africaine et la CEDEAO qui tient ce dimanche un sommet extraordinaire à Abuja, la capitale fédérale du Niger, sur le coup d’Etat militaire au Niger. L’option d’une intervention militaire sera sur la table des chefs d’Etat lors de ce Sommet qui se tient, en présence du président tchadien Mahamat Idriss Deby, invité spécial.
Les carottes semblent cuites pour les putchistes nigériens. Ironie d une condamnation à laquelle se joint Kaka Deby le putschiste fils de putchiste adoubé par le président francais. Ainsi va la débâcle francaise sur le continent africain…quelle que soit l issue de ce putsch, c est un clou de plus sur le cercueil de la Francafrisue.