Les télégrammes de la semaine: les succès de Boko Haram, Ebola…etc (25/04)

 

AfriqueL’armée nigériane en déroute face à Boko Haram
Les militaires nigérians avaient réussi à reprendre plusieurs localités situées en bordure du lac Tchad dans le nord-est du pays. Mais ça n’a pas duré. Les islamistes de Boko Haram sont sortis jeudi des forêts (le secteur est très boisé) et ont mis en déroute les soldats restés sur place. Des centaines d’entre eux ont fui devant l’attaque menée par deux mille « terroristes ». De nombreux habitants, qui avaient fui au Cameroun et au Tchad voisins et qui étaient revenus après l’arrivée de l’armée nigériane, ont été massacrés. « Nos hommes ont battu en retraite pour des raisons stratégiques »,  a justifié un gradé. L’armée nigériane a massé, ces derniers jours, des troupes en vue de déloger les islamistes de la forêt de Sambisa, l’un de leurs principaux repaires, où ils sont retranchés en grand nombre.
Et maintenant le syndrome post-Ebola
Cécité partielle ou totale, troubles de l’audition, douleurs articulaires, céphalées, extrême fatigue, de nombreux survivants de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, souffrent de symptômes post-fièvre hémorragique selon l’OMS qui tente de les identifier et de les soigner. La maladie qui a touché trois pays, le Liberia, la Guinée et la Sierra Leone, a tué 10.800 personnes sur quelque 26.000 cas au cours des 16 derniers mois. Un bilan largement sous-évalué selon l’OMS
Côte d’Ivoire: la CPI et le CP1
En Côte d’Ivoire, une nouvelle promotion de fonctionnaires est désormais  au pouvoir dans les ministères, dans la police, dans l’armée, avec le nouveau régime  d’Alassane Ouattara. Certains d’entre eux, qui avaient pris les armes contre l’ex-président Laurent Gbagbo, aujourd’hui détenu par la CPI (Cour Pénale Internationale), ont ainsi connu une ascension fulgurante. Sans avoir dépassé à l’école le niveau CP1 (cours préparatoire 1ère  année). C’est, semble t-, le cas d’un dénommé Fulbert Beugrefoh, ci-devant chef de cabinet du ministre des sports Alain Lobognon, qui répond en ces termes à un article de l’Eléphant Déchaîné (équivalent local du Canard Enchaîné). Voilà le texte (avec les fautes)  tel qu’il a été adressé à Assalé Tiomoko, directeur de l’hebdo satirique.
« Assalé Tiomoko je suis bien le chef cab du ministre lobognon , je note simplement que tu es un mafieux ta volonté manifeste de nuire est intacte note que je n’ai jamais été épingle par IGT je n’ai jamais été sous interrogatoire d’une quelconque inspection d,état ou du trésor tu es un menteur un maudit tu finiras dans la poubelle de l’histoire .j’ai construit ma vie pas dans le vol de deniers publiques ou des biens d’autrui. Je ne suis pas régisseur pour être épinglé par l’inspection d’état . Tu es vraiment une saleté , un mercenaire ,et je peux te jurer que tu n’auras sur ton chemin car je ne me laisserai pas abattre .saches que tous les fous ne sont pas à bingerville (ndlr: asile psychaitrique) tu te caches derrière un journal pour salir des enfants de pauvre , mais moi je prends la nation à témoin que tu marcheras cette foie sur mon corps pour réussir ta mission . Pauvre imbécile dis à ta mère que je suis pas régisseur dis lui également que je ne suis pas membre du trésor publique ?(…) tu finiras dans la poubelle de l’histoire comme les crapules de ton espèce .pour le reste wait and see .. »
Béchir s’en prend aux « colonialistes »
On connaîtra le résultat du scrutin ce lundi mais la victoire d’Omar el-Béchir ne fait aucun doute. Le président soudanais, au pouvoir depuis 25 ans, va rempiler pour un nouveau mandat. A la Grande-Bretagne, la Norvège et aux Etats-Unis qui avaient publié un communiqué pour dénoncer son incapacité à organiser des « élections libres, justes et dans un climat propice », il réplique que ce sont d’affreux « colonialistes », ajoutant sans rire que « cela n’affectera pas le processus démocratique ». Béchir est sous le coup depuis 2008 d’un mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale pour crimes contre l’humanité et génocide au Darfour, une vaste région de l’ouest du Soudan où, selon l’ONU, au moins 300.000 personnes sont mortes et 2,5 millions ont dû fuir les violences qui perdurent depuis 2003. Ce qui ne l’a pas empêché d’aller se promener dans des pays comme le Qatar ou la Chine.

Ouattara ferme le centre d’Abidjan
Ouattara, le président ivoirien, ne ferme pas les frontières mais il interdit la circulation jusqu’à dimanche matin, dans le quartier du Plateau, le coeur d’Abidjan. C’est là, au stade Houphouët-Boigny, qu’il organise une grande parade pour son investiture à la présidentielle, prévue en octobre prochain. Budget prévu: Deux milliards de FCFA (trois millions d’euros). L’un de ses premiers supporters, Anaky Kobena, président d’un petit parti qui avait rallié la majorité présidentielle, ne sera pas présent au raout: «Il y a de manière certaine, une dérive totalitaire du régime de président Alassane Ouattara, qui s’installe peu à peu dans notre pays », vient-il de déclarer. « Il est temps que les Ivoiriens, mais également la communauté internationale, s’impliquent totalement dans l’examen de tous les contours des élections ivoiriennes de  2015. »

L’Ethiopie pleure 28 de ses chrétiens

Un deuil national de trois jours a été décrété  en Ethiopie après l’exécution par le groupe Etat islamique en Libye, de 28 de ses ressotissants chrétiens. Fuyant la pauvreté, de nombreux Éthiopiens quittent leur pays, le deuxième d’Afrique par sa population (plus de 90 millions d’habitants) dans l’espoir de trouver un travail à l’étranger.Beaucoup se rendent en Libye et dans d’autres pays d’Afrique du Nord pour trouver un emploi, mais aussi pour monter à bord d’embarcations de fortune et tenter de gagner les côtes européennes. L’Ethiopie compte environ deux tiers de chrétiens, en majorité orthodoxe, et un tiers de musulmans. « Nous avons le devoir d’élever la voix pour dire au monde que le meurtre de ces innocents, tués comme des animaux, est complètement inacceptable », s’est indigné Mathias; le patriarche de l’Eglise orthodoxe d’Ethiopie.

Voici les télégrammes de la semaine, ces infos africaines qui n’ont pas échappé à la sagacité de notre chroniqueur, Philippe Duval: les succès de Boko Haram contre l’armée du Nigeria, le syndrome post Ebola, la chasse aux sorcières en Cote d’Ivoire….A ne pas manquer.