
Les vieux démons de la guerre et de la violence politique planent à nouveau sur le Soudan du Sud, plus jeune Etat africain, où dans le Haut-Nil, région du nord-est, un conflit ouvert oppose l’armée nationale fidèle au président sud-soudanais Salva Kir à la White Army, milice alliée à son vice-président Riek Machar.
Le commandant de l’armée régulière de la zone, le général David Majur Dak a été tué vendredi 7 mars 2025 lors d’une opération exfiltration montée par les Nations unies. L’hélicoptère de la mission onusienne devant évacuer le chef militaire et plusieurs de ses hommes a été pris sous le feu des tirs nourris de la milice proche du vice-président, le tuant immédiatement et faisant 27 autres victimes.
Rivalités de pouvoir
Derrière cette flambée de violences dont le Soudan du Sud est devenu coutumier depuis sa création en juillet 2011, se cache une très forte rivalité pour le contrôle du pouvoir entre le président Salva Kir et son vice-président Riek Machar. En 2018, un accord de partage du pouvoir entre les deux hommes avait été conclu, à l’issue de violents affrontements qui avaient très vite pris une tournure communautaire.
Dans une allocution à la Nation, le président Salva Kir a assuré vendredi 7 mars, qu’en dépit de cette brusque montée de tensions, il n’entrainera pas à nouveau le Soudan du Sud dans un cycle de violences. Le chef de l’Etat sud-soudanais n’a pas vraiment convaincu ni ses compatriotes, ni la communauté internationale qui restent échaudés par les violences de 2018 et 2013.
L’éclatement des violences au Soudan du Sud alors que le Soudan voisin, dont il s’était séparé en 2011, est plongé depuis avril 2023 dans la guerre civile fait courir un risque de déstabilisation pour toute la Corne de l’Afrique.
Comme au Soudan du Sud, au Soudan aussi la guerre civile a été entrainée par des rivalités pour le contrôle du pouvoir entre le chef de l’armée le général d’Abdel-Fattah Al-Burhane et le patron des forces de soutien rapide (FSR) le général Mohamed Hamdan Dogolo dit Hemetti.