Le modèle des cantons suisses exportable à Gaza !

Famous electric red tourist panoramic train in swiss village Lungern, Obwalden, Switzerland

Un projet bien audacieux concocté à Genève propose qu’on puisse copier, pour rétablir la paix en Israël, le modèle suisse et qu’on découpe les territoires palestinien et israélien en autant de cantons qui cohabiteraient ensemble… Dans la mesure où une solution à deux États apparait impraticable en raison de l’appropriation de la Cisjordanie par les colons juives et en raison de la transformation de Gaza en un champ de ruines, il s’agit d’imaginer tout autre solution, aussi utopique soit-elle, qui puisse être viable sur le long terme. Un seul État confédéral n’est pas le scénario le plus absurde qui soit

Ian Hamel

Les Suisses ne s’entendent pas forcément entre eux, mais ils cohabitent pacifiquement depuis des siècles dans un État fédéral. Pourquoi ne pas découper Israël, la Cisjordanie et Gaza en de multiples cantons réunis en une fédération pour rétablir la paix ?           

C’est encore mieux que deux États, l’un israélien, l’autre palestinien. Depuis l’année dernière (bien avant le 7 octobre 2023) des experts internationaux planchent à Genève sur la création d’un seul État fédéral, réunissant Israéliens et Palestiniens. A l’image de la Suisse où Alémaniques, Romands (francophones), Tessinois (italophones) et Romanches (Grisons) trouvent leur bonheur dans 26 cantons bénéficiant de larges pouvoirs locaux. Chaque canton possède son gouvernement et son Parlement. La capitale fédérale étant à Berne, à la frontière des langues française et allemande.   

Le quotidien suisse « Le Temps », qui révèle l’information, annonce la publication prochaine d’un document intitulé : Repenser la solution à un État unique en Israël/Palestine. Une voie à suivre vers une paix durable ? ». A l’origine de ce projet fort généreux mais assez utopique, le prestigieux Institut des hautes études internationales et du développement (IHEID), le professeur émérite Riccardo Bocco, qui travaille depuis quatre décennies sur le Moyen-Orient, l’homme d’affaires Metin Arditi, d’origine turque, diplômé de l’École polytechnique de Lausanne, et auteur de romans.          

Quid des colonies de Cisjordanie ?      

Le problème, c’est que même avant d’obtenir un cessez-le-feu, il faudrait qu’Israël, comme les territoires occupés, se dotent d’une constitution, car ils n’en ont pas… Ensuite, en combien de cantons pourra-ton découper ce territoire de 22 000 km et de 10 millions d’habitants ? Y-aura-t-il des cantons regroupant Israéliens et Palestiniens ? Que faire avec les colonies en Cisjordanie ? Où va-t-on mettre la capitale fédérale ? Et quels seront les pouvoirs de l’État fédéral ? Les finances ? Les affaires étrangères ? L’armée ? Va-t-on intégrer les combattants du Hamas dans Tsahal ?   

On imagine mal Benyamin Netanyahou et les dirigeants du Hamas attacher la plus minuscule importance à ce projet concocté dans un palace de la ville du bout du lac. Malgré tout, peut-on reprocher à des bonnes volontés surqualifiées (constitutionnalistes, politologues, économistes, philosophes) de vouloir rétablir la paix au Moyen-Orient ?