De vives tensions caractérisent les relations des Emirats Arabes Unies avec l’Algérie.
L’été dernier, les émiratis ont dénoncé clairement l’alignement systématique de l’Algérie sur les positions de la Turquie dans le dossier libyen. Des canaux diplomatiques informels émiratis ont fait parvenir la colère d’Abu Dhabi à Alger. Ils ont estimé depuis cette période que l’Algérie est tombée dans le piège de la Turquie en versant dans un sentiment clairement anti-émirati.
La tension ensuite avait atteint son paroxysme à la suite des propos de Tebboune sur les pays arabes qui normalisent leurs relations avec Israël le 20 septembre 2020. Le Président algérien ne s’était pas contenté de dénoncer cette normalisation, mais de cibler directement les émirats qui effectivement se rapprochaient des Israéliens.
L’avertissement passe par Abdelghani Rachedi, ancien attaché militaire de l’Algérie à Abu Dhabi et patron de la Direction générale de la Sécurité Intérieure (DGSI)
Du coup, Abu Dhabi envoyait alors un message secret à un haut responsable algérien qui connaît très bien les Emirats. Il s’agit du général Abdelghani Rachedi, l’ancien attaché militaire de l’Algérie à Abu Dhabi et l’actuel patron de la Direction générale de la Sécurité Intérieure (DGSI), la principale branche des services algériens, un poste qu’il occupe depuis fin avril 2020.
Les services émiratis adressent un message clair et précis à leurs homologues algériens dés la fin septembre 2020 : Abu Dhabi n’hésitera pas une seule seconde à adopter des sanctions économiques et politiques à l’encontre de l’Algérie si les autorités algériennes continuent de s’allier avec les lobbys anti-émiratis dans la région. Abu Dhabi a menacé également l’Algérie de revoir totalement sa coopération économique et bilatérale.
Abu Dhabi a ouvert un consulat au Sahara Occidental au début de ce mois de novembre pour signifier sa mauvaise humeur
Le général Abdelghani Rachedi avait transmis le message très rapidement au Président Algérien Tebboune qui s’est gardé de réagir hâtivement pour ne pas précipiter l’Algérie dans une crise régionale complexe.
Pour marquer le coup début novembre, Abu Dhabi a ouvert un consulat au Sahara Occidental, où il ne compte aucun ressortissant, pour signifier clairement à Alger qu’ils ne sont plus définitivement dans le même camp. Les Emirats et l’Algérie vivaient une lune de miel à l’époque du défunt Ahmed Gaid Salah, le défunt chef de l’armée algérienne. Mais depuis l’arrivée de Tebboune au pouvoir et ses compromis avec le lobby truc, les relations ont été totalement sabotées et dérivent vers une dangereuse guerre froide.