Le 21 février dernier, un communiqué conjoint des patrons des radios privées de Fort Dauphin, une ville et commune urbaine de l’extrême sud-est de Madagascar, mentionnant la tarification de toute sollicitation de leurs journalistes à raison de 11 Euros pour une couverture médiatique dans le centre-ville et 33 Euros pour celle en périphérique, circulait sur les réseaux sociaux.
Face à cette reconnaissance de la corruption de certains journalistes considérée comme normale au point rêtre tarrifiée, l’Ordre des journalistes de Madagascar est sorti du silence. Et ce dernier de rappeler la déontologie journalistique ainsi que le devoir d’informer le public.
Moins de deux euros par jour
Rares sont ceux qui peuvent confirmer ne pas être corruptibles dans un métier qui suppose beaucoup de responsabilités et provoque de multiples pressions, le tout pour une maigre indemnité. Il faut savoir que bon nombre de journalistes des maisons de presse privées ne touchent même pas le salaire minimum d’embauche, soit 51 Euros par mois et moins de deux Euros par jour. Aussi, peu de rédactions disposent d’un véhicule pour assurer tout déplacement relatif à la couverture médiatique. Les journalistes doivent, en effet, s’en charger. Dans une telle situation, il est impossible, pour nombreux d’entre eux, de refuser un pot de vin, communément appelé́ Felaka, sous toutes ses formes, bien que ce soit contraire à l’éthique
Ces conditions de travail précaires ont toujours été supportées sans protester par une profession qui a peur de se faire licencier. Le marché́ d’emploi est limité. D’autant plus que les desks préfèrent embaucher les nouveaux diplômes plutôt que les professionnels expérimentés qui se font payer d’avantage. La qualité́ du travail s’en ressent, le publi reportage est préféré à une enquête et une promotion à un reportage