Près de deux millions de dollars US pour le Niger, le Mali et le Burkina Faso : voici la contribution à la lutte contre le terrorisme dans chacun de ces trois pays annoncée par le président de la commission de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le diplomate gambien Omar Aliu Touray.
Une façon de réagir à l’Alliance des Etats du Sahel née en réaction aux sanctions particulièrement sévères ordonnées par la CEDEAO contre le Niger, il y a bientôt quatre mois.
L’Agence nigérienne de presse (ANP) a publié cette information mardi, précisant que le Burkina Faso percevrait un million de dollars de plus, soit 2,9 millions de dollars, à cause du nombre élevé de ses déplacés internes.
Malgré un discours positif se félicitant d’une croissance honorable des pays de la région dans le contexte de récession mondiale (3,7% en 2023), le discours de M. Touray fait écho à l’inquiétude croissante suscitée dans les rangs de l’institution par la création toute récente de l’alliance des trois pays du Sahel central gouvernés par des juntes.
Le bras de fer entre la CEDEAO et ses trois membres enclavés ne cesse de se durcir tandis que l’heure est au redoublement des combats dans ces trois pays entre les armées nationales désormais coordonnées et les groupes djihadistes et rebelles.
Dans son discours, M. Touray a d’ailleurs réaffirmé l’engagement de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO « à soutenir les pays en transition, à lutter contre le terrorisme » et il a appelé « à l’unité dans le traitement de ces questions urgentes. » Mais la réalité est loin de ces belles paroles : depuis le coup d’Etat qui a déposé le Président Mohamed Bazoum le 26 juillet, la CEDEAO a fait preuve d’une intransigeance totale. Les sanctions continuent de bloquer toutes les transactions financières au profit du Niger et tous les accès commerciaux, y compris pour les médicaments.
Le prochain sommet de la CEDEAO, fixé le 10 décembre à Abuja, sera décisif pour l’avenir de l’institution. Les trois pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel pourraient bien, en l’absence d’inflexion majeure en leur faveur, la quitter pour de bon.