L’Iran dispose des technologies nécessaires à la construction de missiles de croisière supersoniques, a annoncé mercredi 9 juillet l’agence de presse iranienne Tasnim. Une dépêche qui a jeté un froid dans le petit monde des états-majors militaires.
Un missile hypersonique, est une arme conçue pour voler et atteindre sa cible à une vitesse supérieure à environ cinq fois la vitesse du son. Les spécialistes parlent de vitesse supérieure à Mach 5, une vitesse supérieure à 6.100 km/h.Avec cette gamme de missiles hypersoniques, l’Iran est devenu le plus formidable entrepôt de missiles du Moyen-Orient. Ces milliers de missiles sont pour l’Iran un outil de projection de puissance et un outil d’intimidation des pays environnants.
« Aujourd’hui, l’Iran possède l’arsenal de missiles le plus vaste et le plus diversifié du Moyen-Orient, avec des milliers de missiles balistiques et de croisière », le général Michael Kurilla, commandant du Commandement central américain (Centcom).
Selon une étude publiée en 2018 par Uzi Rubin, fondateur et premier directeur de l’Israel Missile Defense Organization, « on peut distinguer clairement deux familles d’armes [iraniennes] : une famille à courte portée (700 kms) et une famille à plus longue portée atteignant 1300 à 2000 km. Rubin affirme que l’Iran « conçoit ses missiles pour deux théâtres distincts : un théâtre lointain qui comprend Israël… et un théâtre proche qui englobe les États du Golfe ainsi que la partie nord de l’Arabie saoudite, y compris sa capitale Riyad ….”
Les drones suicides de fabrication iranienne (« Shahed 131 » et « Shahed 136 ») sont un type particulier de missiles que les Russes importent massivement pour la guerre qu’ils mènent en Ukraine. La Russie a meme entrepris la construction d’une usine de drones de conception iranienne en Russie et à manifesté son intérêt pour importer également différents missiles iraniens.
Le Corps d’élite des gardiens de l révolution islamique d’Iran, une entité militaire qui fonctionne parallèlement à l’armée iranienne, a lancé, à cinq reprises, des tirs nourris de missiles sur des bases de l’État islamique en Syrie, sur un groupe d’opposition kurde en Irak, sur une base militaire américaine en Irak et une structure dans le nord de l’Irak qui, selon l’Iran, était utilisée par l’agence de renseignement israélienne Mossad. En 2019, c’est une pluie de missiles qui s’est abattue sur les champs pétroliers saoudiens en provenance des Houthis du Yemen. Israel ne compte plus les tirs de missiles en provenance de Gaza ou du Liban.
Des missiles en Arabie
En décembre 2021, CNN, citant des évaluations des services de renseignement américains, a rapporté que l’Arabie saoudite avait commencé à fabriquer des missiles balistiques avec l’aide de la Chine, ce qui représente le premier exemple connu de production de missiles sur le sol saoudien. Les missiles de Riyad sont destinés à dissuader l’Iran.
Ces dernières semaines, les autorités iraniennes ont recouvert les murs de Téhéran avec des affiches montrant le dernier missile hypersonique iranien, le « Fattah », avec écrit dessus en persan, en hébreu et en arabe « 400 secondes jusqu’à Tel-Aviv ».
« Fattah » a été officiellement dévoilé en juin, accompagné d’une vantardise iranienne selon laquelle il voyage à 15 fois la vitesse du son. Les missiles hypersoniques et balistiques se déplacent à cinq fois la vitesse du soin, mais surtout ils sont très maniables, voyageant comme un avion de chasse plutôt que selon les ellipses des missiles balistiques.
Deux semaines après l’annonce de l’Iran, la société de défense israélienne Rafael a fait savoir qu’elle avait développé un intercepteur, appelé « Sky Sonic », conçu pour abattre des missiles hypersoniques. Selon Rafael, « Sky Sonic » représente un saut technologique majeur dans la mesure où il opère dans l’espace entre la barre des 20 kilomètres (12,5 milles) et celle des 100 kilomètres (62 milles), là où les menaces hypersoniques sont actives et là où les systèmes de défense aérienne actuels ne le sont pas.
Pour les autres menaces de missiles iraniens – balistiques et de croisière – Israël s’appuie sur son système de défense aérienne multicouche existant, Israël s’appuie sur son système de défense aérienne multicouche, composé du système « Arrow 3 », qui intercepte les menaces de missiles dans l’espace, du système « Arrow 2 », qui fonctionne dans la haute atmosphère, et du système intermédiaire « David’s Sling », qui a fait ses premiers pas opérationnels lors de l’escalade de mai 2023 avec le Djihad islamique palestinien.
En mai, l’Iran a dévoilé un missile balistique à carburant liquide, surnommé « Kheibar », du nom du lieu d’une bataille du VIIe siècle en Arabie, entre l’armée de Mahomet et les juifs d’une oasis fortifiée qui ont tous été exterminés.
Avec une portée de 2 000 kilomètres (1 243 milles) et une ogive de 1 500 kilogrammes (3 300 livres), le missile, également connu sous le nom de « Khorramshahr 4 », menace directement Israël. Il est équipé d’un nouveau système iranien de stockage de carburant liquide et peut – si l’on en croit les Iraniens – corriger sa trajectoire dans l’espace.
ENCADRÉ. e plus formidable stock de missiles du MoyenOrient en Iran:
- des missiles balistiques de moyenne portée « Shahab 3 », (800 à 1 000 kilomètres),
- des missiles « Emad 1 » (2 000 kilomètres)
- des missiles « Sejjil » à deux étages (2 400 kilomètres)
- des missiles « Zolfaghar » (700 et 1400 kilomètres), selon la variante. des missiles »Fateh 110″ capable de transporter une ogive de 500 kilogrammes avec une portée de 300 kilomètres (186 miles). Le missile fait partie de l’inventaire du Hezbollah au Liban et est guidé par GPS.
- Des missile de croisière « Soumar » (2 000 kilomètres) qui équiperaient les Houthis au Yémen, leur donnant potentiellement la capacité de frapper Israël.
La dissuasion militaire via la fabrication des missiles, est importante. L’Iran cerné de toute part a bien pensé d’avoir une technologie de fabrication des missiles hypersoniques, sans compter les autres types de missiles. Même si Israël dit posséder le Sky sonic pour intercepter les missiles hypersoniques, mais c’est déjà de la dissuasion vis à vis de Israel, de la part de l’Iran.