L’ ancien président allemand et ex directeur général du FMI, Horst Kohler, nouvel envoyé spécial du Secretaire général de l’Onu pour l’affaire du Sahara occidental a entrepris sa première mission dans la région. A Rabat les 16 et 17 octobre où il a multiplié les contacts, il sera le 18 et 19 octobre à Tindouf pour ensuite se rendre à Alger le 20 et à Nouakchott le 23 octobre.
La personnalité de Horst Kohler est moins clivante que celles de son prédécesseur l’américain Christopher Ross, ambassadeur des Etats Unis à Alger de 1988 à 1991, à qui les Marocains reprochaient son tropisme algérien et de Joachim Chissano, le médiateur de l’Union africaine qui ne cache pas ses sympathies pour le Front Polisario.
Nul doute que Horst Kohler ne fera pas des déclarations polémiques comme l’avait fait l’ex Secrétaire général de l’Onu Ban Ki Moon à Tindouf, en parlant de « l’occupation du Sahara Occidental ». Antonio Gutteres, ancien patron du Haut Commissariat aux Réfugiés connaît bien les données de l’un des plus vieux conflits que l’Onu a en charge.
Lignes rouges
Chaque partie devra faire des concessions sans céder sur les lignes rouges. Pour le Maroc, la Marche verte de 1975 visant à libérer le Sahara occidental de la présence espagnole ne sera jamais remise en cause. En revanche, au sein du Royaume chérifien, une réelle autonomie du territoire n’est pas inimaginable. Pour le Polisario, un référendum sur l’autodétermination, programmé en 1992, pourrait être repoussé à l’instar de celui de la Nouvelle Calédonie qui avait été repoussé de 20 ans. Un statut d’autonomie interne pourrait permettre de prendre en compte certaines revendications politiques et économiques concernant notamment l’exploitation des phosphates. Il pourrait également contribuer à mettre un terme à la situation d’instabilité qui prévaut à Tindouf, noeud gordien du conflit au Sahara occidental.