La CEDEAO, le 21 octobre, a annoncé que la junte guinéenne s’était finalement résolue à accepter une transition de ving quatre mois, alors qu’elle en demandait trente six. Encore faudrait-il préciser, avant de crier victoire, à partir de quand court la période de transition!
Mais l’organisation ouest-africaine se garde bien, pour l’instant, de dire à partir de quand commencent ces deux années de plus. Faut-il dater le compte à rebours à partir du 5 septembre 2021, jour fatidique du coup d’Etat ? D’octobre 2022 date du compromis trouvé ? Ou mieux encore de janvier 2023, comme le déclare le colonel Mamadi Doumboya ?
Si la CEDEAO a décidé d’annoncer « sa victoire » en deux temps, s’est bien parce qu’elle a abdiqué ; si le chef de la transition pousse le bouchon et évoque une date inacceptable s’est bien parce qu’il laisse une porte de sortie honorable à Embalo Sissoko, le président en exercice de l’organisation sous-régionale. Tout porte donc à penser que la date retenue, qui devrait être annoncée lors du prochain sommet de la CEDEAO, est celle d’octobre 2022. Pourquoi ne pas le dire clairement ?
Pourquoi ne pas assumer de laisser Mamadi Doumbouya au pouvoir jusqu’en octobre 2024 ? Pour faire oublier les dures sanctions infligées au Mali ? Et aucun commentaire du côté de ceux qui s’époumonaient, France, UE en tête, lorsqu’il s’agissait de Bamako. Du côté de l’opposition et de la principale coalition qui la représente, le FNDC, en revanche, la décision est amère. Elle est désormais vent debout contre le pouvoir mais aussi contre les chefs d’Etats d’Afrique de l’Ouest qui laisse ce forfait s’accomplir. Cela promet encore des heures chaudes, des manifestations, et des morts…. La dernière du 20 octobre a fait trois morts, des blessés et des dizaines d’arrestations…