La délégation pour cette “visite officielle et d’amitié” d’Emmanuel Macron en Algérie, du 25au 27 aout, est constituée de plus de 90 personnes, dont de nombreux ministres qui ne feront que de la figuration. Le voyage a été préparé minutieusement à l’Élysée par les proches conseillers d’Emmanuel Macron et leurs discrets interlocuteurs algériens, dont notamment Abdelaziz Khellef, l’influent « conseiller économie » du président Tebboune.
Premier signe que le Président français veut donner un certain éclat à sa visite en Algérie, c’est la durée de son voyage: trois jours, et non pas deux comme prévu au départ. La participation des principaux ministres du gouvernement français est un autre indice protocolaire sur l’importance donnée à son escapade algérienne par Emmanuel Macron.
S’il y a tant de personnalités et de ministres présents, dont le recteur de la Mosquée de Paris et le grand Rabbin de France clairement instrumentalisés par l’Élysée, c’est que le déplacement est jugé prioritaire. Et cela en raison de la crise énergétique qui rend l’Algérie, grande productrice de gaz, incontournable.
Pour des raisons comparables, le chef de gouvernement italien et fin stratège, Mario Draghi, démissionnaire depuis juillet dernier, s’était également déplacé à Alger voici quelques mois accompagné de 90 perssonnalités.
Ces ministres qui font de la figuration….
Les principaux ministres présents à cette grand messe célébrée par les présidents Tebboune et Macron sont le ministre de l’Economie, des Finances, Bruno Le Maire, pour le dossier énergétique et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui devrait revenir sur la nécessité pour l’Algérie de recevoir ses ressortissants égarés en France sans papiers.
Plus délicate sera la partition du ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, et le ministre des Armées, Sébastien Lecornu à qui les autorités militaires algériennes vont annoncer les grandes manoeuvres tenues par leur armée avec leurs alis et alliés russes au début du mois de novembre. Quant à la ministre de la Culture et autres ministre des Sports et des Anciens combattants et … de la mémoire, ils ne sont là que pour faire de la figuration
Bruno Roger-Petit, le conseiller mémoire » de l’Élysée pas franchement progressiste qui freinait sur tous les projets culturels et les avancées mémorielles qio pouvaient être avancées avec les communautés d’origine algérienne, fera-t-il partie du voyage? Ou sera-t-il remplacé par l’historien Benjamin Stora (1) plus présentable? Il semble que la crise énergétique ait fait taire à l’Élysée les plus sceptiques sur un le rapprochement avec l’Algérie
Le véritable rôle des responsables gouvernementaux présents est de mettre en musique des décisions prises ailleurs. À savoir par Emmanuel Macron lui même qio a fait du dossier algérien son domaine réservé.
Ces visiteurs du soir influents
Les vrais relais du Président français à Alger sont discrets. Les véritables négociations ont été menées par les conseillers de Macron, dont un est parti à Alger voici quelques jours pour préparer le voyage.
Les interlocuteurs du Président français sont principalement le ministre des Affaires Etrangères algérien Lamamra, « chouchou » d’Emmanuel Macron au sein du sérail politique algérien, et dans l’entourage du Président Tebboune, Abdelaziz Khellef, le très francophile « conseiller en économie ». Ce vieux cheval de retour de 78 ans, ancien ministre de feu le Président Chadli, aua été un haut cadre de la Banque islamique à Ryad pendant trente ans. il faut compter aussi avec quelques visiteurs du soir de l’Élysée, comme le patron du groupe pétrolier « Total », déterminé en pleine crise énergétique à sauver quelques précieux contrats de gaz.
Quelques « parrains » des relations franco algériennes ont également eu voix au chapitre. Un des plus influents d’entre eux est l’industriel sépharade Prosper Amouyal, qui a joué déja la Présidence de Jacques Chirac et même bien avant, un rôle de médiateur clé dans les relations entre Paris et Alger. (voir le papier en dessous).
De faibles marges de négociation
Ce qui manquera cruellement à Emmanuel Macron dans ses entretiens à Alger, ce sont de solides soutiens au sein de l’armée algérienne, qui détient la réalité du pouvoir à Alger. Autre souci, les autorités algériennes a deux revendications en tète face à ses interlocuteurs français: » le soutien de Paris contre le Maroc sur le Sahara Marocain; l’expulsion des opposants algériens installés en France et considérés comme terroristes ». Or la diplomatie française n’est pas prête à la moindre concession sur ces deux dossiers.
Le président Macron en revanche a une obsession, l’approvisionnement énergétique. il devrait tenter à Alger de plaider la réouverture du Gazoduc Maghreb-Europe dans une équation gagnant-gagnant pour l’ensemble des partenaires impliqués. Quatre pays européens -l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne- coordonnent en effet leur stratégie afin d’endiguer leur dépendance au Gaz Russe.
L’Espagne de son coté tente de renouer le fil du dialogue avec l’Algérie. Des canaux de communication très discrets des autorités algériennes ont été réactivés par les proches du premier ministre espagnol Pedro Sanchez. qui a effectué à Alger une visite éclair le 12 août, dans un Falcon 900 de l’armée espagnole, qu’in a vu à l’aéroport militaire de Boufarik.
Un éventuel redémarrage du Gazoduc Maghreb-Europe offre une relance du Gazoduc MidCat qui relie l’Espagne à la France. Ce projet lancé en 2013, avait été abandonné en raison du cout moins élevé du gaz Russe. L’Allemagne, en la personne de son Chancelier, voit dans la relance de ce projet le seul moyen à court terme pour contrecarrer la pression russe..
(1) Benjamin Stora est un ce des conseillers de l’ombre qui hante le Palais de l’Èlysée sans relâche depuis des années pour plaider un utile « devoir de mémoire ». Sauf qu’il ne bénéficie d’à peu aucun crédit à Alger pour avoir privilégié, notamment dans son dernier rapport, des interlocuteurs guvernementaux français et négligé le point de vue des Algériens.
Prosper Amouyal, l’incontournable médiateur entre Macron et Tebboune
Le probleme principale de l’Algerie c’est le MAK (Mouvement pour l’autordemination de la Kabylie) qui s’appuie sur le droit Onusien des peuples à disposer d’eux-meme. Ce mouvement s’est popularisé en Algerie, en Kabylie et surtout en Diaspora. Avec le Polisario, l’algerie c’est l’histoire de l’arroseur arrosé. Aussi, les maitres de l’Algerie, les militaires, n’attendent que le « feu vert » de Macron pour passer aux actes violents et condamner les centaines de kabyles arretés, toujousr en instance de jugement, à de lourdes peines. Wait and see.
Je pense que le président français se trompe d’interlocuteur car Tebboune n’est qu’une poupée dans les mains de Chengriha et co. La France doit négocier directement avec les maîtres d’Alger. Par ailleurs, le président reviendra les mains vides comme d’habitude car l’Algérie vend du vent à Paris. Les maîtres d’Algérie ne cherchent que deux choses de la France:
– Soutenir Alger contre le Maroc dans tous les dossiers et en particulier celui du Sahar Marocain.
– Expulser les opposants algériens installés en France et considérés comme terroristes par les caporaux d’Alger.
Macron est il si naïf pour céder aux généraux algériens et faire perdre à la France sa crédibilité sur le plan international et surtout perdre un pays allié et ami comme le Maroc? Les généraux qui gouvernent à Alger sont tellement imprévisibles et ne tiennent jamais leur parole que le président Macron prend un gros risque, il n’a qu’à voir ce qui s’est passé avec l’Espagne.