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Des drones iraniens en soutien au Polisario

Le 3 octobre, depuis la Mauritanie, le Front Polisario a affirmé qu’il serait prochainement équipé de drones iraniens contre les Forces armées royales (FAR) du Maroc. « L’armée sahraouie utilisera bientôt des drones armés dans la guerre d’usure au Sahara occidental », a indiqué Omar Mansour, l’émissaire des sahraouis, Brahim Ghali, auprès président mauritanien Mohamed Cheikh Ould El Ghazouani.

Trois semaines après ces déclarations, l’eurodéputé Antonio López-Istúriz White du Parti Populaire Européen a adressé au chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, une question écrite sur « l’utilisation de ce matériel militaire (les drones iraniens) au Sahara occidental et le risque grave qu’ils représente pour la sécurité et la stabilité déjà fragiles de la région et du Sahel.

L’infiltration de l’Iran dans la région constitue un risque évident pour l’accord de cessez-le-feu de l’ONU de 1991 et compromet le processus de paix, le travail de la mission de l’ONU au Sahara occidental et les efforts diplomatiques de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour amener les parties à de nouvelles tables rondes. La poursuite de l’énstabilité au Sahara et au Sahel affectera négativement la sécurité européenne », a écrit le parlementaire.

Aux cotés des Iraniens, les Russes sont également très présents au Mali

Coopération renforcée Israel/Maroc

Le Maroc de son côté a porté devant l’ONU la présence de matériel militaire iranien au Sahel expliquant que la rébellion Houthi que l’Iran soutient au Yémen avec des instructeurs militaires et des armes, pourrait se répéter au Sahara. Pour se défendre du Polisario et des Iraniens, le Maroc a élaboré une coopération militaire avec Israël et les Etats Unis étudient une possibilité d’aide militaire au Maroc.

Le 4 octobre 2022, le Maroc a formellement accusé l’Iran d’armer le Front Polisario. A l’occasion d’une conférence de presse, le ministre marocain des affaires étrangères, Nassir Bourita,  et son homologue yéménite, Ahmed Awad Bin Moubarak, ont dénoncé les actions du régime iranien contre l’intégrité territoriale du Maroc et du Yémen. Nassir Bourita a accusé l’Iran, l’Algérie et le Venezuela d’avoir signé un accord destiné à « financer l’achat d’armes iraniennes (radar et autres armes conventionnelles) destinées au Polisario ».

L’Algérie, allié des iraniens au Sahel.  

L’Iran n’est pas venue d’elle-même dans la région saharienne. Elle a débarqué à l’invitation de l’Algérie qui a été ulcérée de la coopération militaire marocco-israélienne et du nouveau rapport de forces qui s’est instauré au Sahel depuis la signature des Accords d’Abraham entre Israël et certains pays du Golfe. Le 14 novembre 2021, le commandant de la cinquième région du Front Polisario, un front antimarocain soutenu par l’Algérie, a été tué par un drone marocain à l’est du mur de sable. L’équipement marocain en drones israéliens est ancien. En 2014, le Maroc a acheté trois drones Heron fabriqués par Israel Aerospace Industries (IAI) pour 50 millions de dollars. En novembre 2021, Haaretz a rapporté qu’IAI avait vendu des drones Harop au Maroc, mieux connus sous le nom de « drone suicide ». En d’autres termes, Harop se détruit lui-même lorsqu’il attaque une cible. »

Rien d’étonnant donc que l’Algérie ait été chercher le meilleur ennemi d’Israël, l’Iran, pour aider le Front Polisario contre le Maroc. Le site Sahel Intelligence explique que l’Algérie a demandé, en juillet 2022, à l’Iran de lui envoyer des experts militaires ainsi que du matériel militaire pour contrer la coopération israélo marocaine. Du matériel militaire et trois drones ont été acheminés en direction d’une base militaire située à une trentaine de kilomètres de Tindouf, au profit du groupe terroriste Polisario. Toujours selon Sahel Intelligence, ces drones et ce convoi d’armement a été organisé par le Hezbollah libanais.

L’Arabie Saoudite vent debout contre Alger

MBS absent du sommet d’Alger

Si l’on en croit la presse marocaine, la présence de l’Iran devient si manifeste au Maghreb que le Prince héritier saoudien, Mohamed Ben Salman a annulé début octobre un voyage à Alger au sommet de la Ligue Arabe. En d’autres termes, l’Arabie Saoudite perçoit désormais l’Algérie comme un ennemi potentiel.
Mohamed Ben Salman a également annulé une visite du premier ministre tunisien soupçonné de sympathies débordantes envers l’Iran.

https://mondafrique.com/mali-des-dizaines-de-villages-attaques-par-des-groupes-djihadistes/

 

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