L’Assemblée générale des Nations unies a voté une résolution visant à renvoyer « l’occupation (…) du territoire palestinien » par Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ). Pour Benjamin Netanyahu, « les Juifs ne peuvent pas être des occupants sur leur propre terre ».
L’Assemblée générale des Nations unies a voté vendredi 30 décembre 2022, une résolution proposée par l’Autorité Palestinienne de renvoyer « l’occupation (…) du territoire palestinien » par Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ).
La résolution intitulée « Pratiques et activités de colonisation israéliennes affectant les droits du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés », demande à la CIJ, dont le siège est à La Haye, de « rendre d’urgence un avis consultatif » sur « l’occupation prolongée, la colonisation et l’annexion des territoires palestiniens ».
La CIJ, appelée aussi « Cour mondiale » rend des décisions contraignantes, mais elle ne dispose d’aucun mécanisme d’exécution. La Cour est distincte de la Cour pénale internationale également située à La Haye.
La résolution qui aboutit à faire d’Israël un « occupant » sans droit ni titre, a été adoptée par un vote de 87 voix pour, 26 contre et 53 abstentions. Le cumul des « contre » et des « abstentions » (79 pays) montre que le soutien à une mesure anti-Israël à l’Assemblée générale est plus faible que d’habitude.
La résolution demande également une enquête sur les mesures israéliennes « visant à modifier la composition démographique, le caractère et le statut de la ville sainte de Jérusalem » et affirme qu’Israël a adopté « une législation et des mesures discriminatoires ».) En d’autres termes, la résolution demande à la Cour de définir la présence israélienne en Cisjordanie/Judée-Samarie comme une occupation de type coloniale et raciste pratiquant le nettoyage ethnique.
Le dernier avis consultatif de la CIJ sur le conflit israélo-palestinien concernait la légalité de la barrière de sécurité construite par Israël pour se protéger des attentats suicides.
Benjamen Netanyahu, nouveau Premier ministre d’Israël, a rejeté la résolution de l’Onu. « Comme des centaines de résolutions tordues adoptées par l’AG de l’ONU contre Israël au fil des ans, la décision méprisable d’aujourd’hui ne liera pas le gouvernement israélien. La nation juive n’est pas un occupant sur sa propre terre et sa propre capitale éternelle, Jérusalem », a-t-il déclaré, ajoutant « qu’aucune décision de l’ONU ne peut déformer les faits historiques ».
Le mont du Temple qui abrite la mosquée Al-Aqsa a été l’emplacement historique des deux temples juifs, ce qui en fait le lieu le plus important du judaïsme.
Gilad Erdan, représentant d’Israël à l’ONU, n’a pas assisté au vote qui a été organisé – sans doute volontairement – pendant le Shabbat, jour de repos des juifs religieux. Un représentant américain a voté contre la résolution au nom d’Israël. Ce n’est pas un hasard non plus si la résolution a été votée au lendemain de l’installation du nouveau gouvernement israélien qui comprend pour la première fois des élus en provenance des implantations juives de Cisjordanie.
Comme un pied de nez à l’ONU, Haim Katz, nouveau ministre du tourisme israélien, a déclaré qu’il mobiliserait des ressources pour promouvoir le tourisme en Cisjordanie. « Nous investirons dans des domaines qui n’ont peut-être pas reçu un soutien suffisant à ce jour », a-t-il déclaré. Il a aussi affirmé que la « Judée et en Samarie (Cisjordanie) était notre Toscane ».
Les résidents israéliens des implantations de Cisjordanie ont en effet développé un petit secteur touristique qui comprend des hôtels, des chambres d’hôtes et des établissements vinicoles. Israël considère ces initiatives comme faisant partie de son secteur touristique. Airbnb qui avait déréférencé les offres de location saisonnière en Cisjordanie a cédé à la pression en 2019 et a de nouveau autorisé la mise en ligne de locations d’appartements dans les implantations juives de Cisjordanie.