L’Algérie se distingue à nouveau sur la scène énergétique mondiale avec l’annonce récente de huit découvertes majeures d’hydrocarbures depuis le début de l’année. Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a fait cette annonce lors d’une interview à la télévision publique, soulignant l’importance stratégique de ces découvertes pour le pays.
Olivier Vallée
L’Algérie n’occupe que la troisième place pour le stock de réserves de pétrole brut. Derrière la Libye et le Nigéria. Par contre il suit de près le Nigéria, se situant à la seconde place pour le niveau des réserves de gaz naturel.
Ces derniers jours, les espoirs que les réserves de gaz naturel puissent être valorisées ont été concrétisés avec l’annonce de découvertes (le stade qui suit l’exploration) dans plusieurs régions telles que Béchar, le sud d’Ain Salah, le nord de Djanet, le sud d’Illizi (près de la frontière tunisienne) et le nord de Ouargla (non loin de la frontière marocaine, voir la carte ci-dessous).
Le marché gazier dopé
La capacité de production de gaz de l’Algérie qui était de 137 milliards de mètres cubes par an devrait passer à 200 milliards de mètres cubes à moyen terme. Cette montée en puissance s’inscrit dans le cadre de la coopération intense en matière énergétique avec l’Union européenne. La guerre en Ukraine a redistribué les cartes gazières et l’Algérie, si proche de l’Europe, est privilégiée par rapport au Nigéria, bien moins avancé dans l’exploitation et la circulation du gaz.
Les amis européens
L’Algérie bénéficie de la mise en œuvre du Plan Mattei qui associe les pétroliers nationaux et l’ENI pour l’exploitation du gisement de Hassi R’ Mel.
Le Plan Mattei s’attaque maintenant, grâce au financement italien, à d’autres domaines : éducation, formation, agriculture, santé, eau et assainissement. La collaboration stratégique en matière énergétique se développe également avec l’Allemagne. Celle-ci vise en sus du gaz naturel, l’importation d’hydrogène et de l’électricité solaire. Le réseau algérien de gazoducs vers l’Europe permettrait aussi le transport de l’hydrogène.
Les réserves de phosphates
Dopé par la perspective d’un marché européen dépendant, le gouvernement algérien veut en profiter pour se diversifier avec la pétrochimie, la transformation du fer et du phosphate. Pour cette ressource, si le Royaume du Maroc aurait à disposition près de 70% des réserves de phosphate au monde, soit 50 milliards de tonnes, l’Algérie n’est pas dépourvue. L’Égypte, suivie de la Tunisie et de l’Algérie disposent de 2.8, de 2.5 et enfin, de 2.2 milliards de tonnes de réserves de phosphates.