Total au Cameroun: Circulez, il n’y a rien à voir

  Le 3 janvier 2024, Mondafrique révélait qu’une station-service appartenant à Total était installée depuis 1995 sur une parcelle sans payer de loyer. Le 26 janvier, Total nous a adressé une fin de non-recevoir, sans apporter d’explications. 

Par Ian Hamel    

Depuis bientôt 30 ans, une station-service appartenant à Elf, puis à TotalEnergies, empiète sur un terrain non-bâti de 5 527 m2 à Douala possédé par la famille Elokan Epongué. Constatant « l’occupation sans droit ni titre de terrain », la justice camerounaise a condamné la multinationale française en août 2012. Mais rien ne se passe. James Ebongué, chirurgien, ancien chef de service à Fontainebleau, a pris la succession depuis la disparition de son père. Il décide de frapper plus haut en s’adressant directement à Patrick Pouyanne, le PDG du Groupe TotalEnergies, le 20 avril 2023. Sa lettre est restée sans réponse.  

Un dossier « clôturé »

Après un entretien avec James Ebongué à Paris, Mondafrique a pris contact le 22 décembre 2023 avec Total Cameroun, qui nous a retourné le jour même un mail nous informant que notre message avait été transmis au service juridique, qui devait nous revenir « dans les meilleurs délais ». Mais depuis, plus de nouvelles, malgré une relance de notre part le 27 décembre 2023.

Jusqu’à ce message incompréhensible reçu le 26 janvier. TotalEnergies Marketing Cameroun nous informe que notre demande « a été clôturée ». Et qu’ils espèrent « que vous êtes satisfait par la réponse apportée ». Alors que la compagnie pétrolière ne nous donne aucune réponse. Il s’agit bien évidemment d’une réponse automatique non encore générée par l’intelligence artificielle. Elle montre néanmoins le mépris affiché par la multinationale française vis-à-vis de sa clientèle.