La finance mondialisée ne croit plus au socialisme algérien

Au moment où l’Algérie cherche désespérément à attirer des investisseurs étrangers, la HSBC connue pour abriter les grandes fortunes mondiales a fait part aux autorités algériennes de sa volonté de quitter le pays

HSBC_2Au moment où l’Algérie cherche désespérément à attirer des investisseurs étrangers capables d’injecter des liquidités dans l’économie algérienne pour créer des emplois, une grande banque internationale comme la HSBC a fait part aux autorités algériennes de sa volonté de quitter le pays. Une nouvelle catastrophique pour le business car cette banque qui engrange des recettes de 40 millions de dollars par an, ne supporte plus les entraves auxquelles elle est soumise en Algérie depuis son installation dans ce pays. La HSBC, une banque d’une envergure mondiale, a préféré mettre une croix sur ses bénéfices en Algérie pour ne plus subir, selon une source interne, « l’amateurisme des autorités de la Banque d’Algérie ».

Blocages bureaucratiques

L’administration algérienne n’a cessé en effet de mettre des bâtons dans les roues de la HSBC, empêchant ainsi le développement de cette banque prestigieuse de haut de gamme en Algérie. Preuve en est, la HSBC Algérie ne dispose pas d’un DG depuis 2013 pour la simple, et bête, raison que la Banque d’Algérie a refusé d’accréditer le français François de Maricourt prétextant le passé d’un des membres de sa famille qui aurait été un « officier sanguinaire de l’armée française coloniale », un prétexte anachronique dans le monde d’aujourd’hui.

Visiblement, les responsables qui gèrent les finances de l’Algérie ignorent que leur pays a signé les accords d’Evian. A cet épisode malheureux s’ajoutent d’autres tracasseries bureaucratiques. Dans ces conditions, HSBC a entamé des discussions avec la Banque d’Algérie pour préparer son départ. Mais qui va racheter sa licence en Algérie ? Comment les autorités algériennes vont-elles faire pour se prémunir contre les conséquences économiques de ce départ ?

Des banques montrées du doigt 

Lors de la fameuse tripartite qui a réuni mercredi dernier le gouvernement algérien, les représentants du patronat et des syndicats, le Premier ministre Algérien, Abdelmalek Sellal, a commis une énorme erreur en reprochant aux banques étrangères présentes en Algérie de financer uniquement les opérations d’importation au détriment des projets d’investissement. Très mal-informé par ses conseillers, le Premier ministre algérien ignore que les projets économiques les plus intéressants menés en ce moment en Algérie sont le fruit des financements apportés par ces mêmes banques étrangères.

Preuve en est, à Biskra même qui a accueilli les partenaires sociaux, ministres et patrons algériens lors de cette tripartite, Sellal a visité la grande cimenterie CILAS, une joint-venture entre le cimentier français Lafarge et l’homme d’affaires algérien Souakri. Cette grande cimenterie inaugurée cette année permettra à l’Algérie de ne pas dépendre uniquement des importations de ciment. Ce projet a nécessité un investissement de 240 millions d’euros. Un argent récolé grâce à un conglomérat de banques étrangères et à leur tête Société Générale, BNP Paribas, Natixis et d’autres banques étrangères. Presque’aucune banque publique n’a daigné s’impliquer dans ce projet industriel.