Après une mainmise indiscutable sur le marché automobile algérien, le plus important d’Afrique, se heurte à Hyundai, un concurrent asiatique de taille.
Le concurrent de Renault s’appelle Hyundai. Le constructeur sud-coréen est en force en Algérie depuis 2016. Après avoir connu une chute significative en 2012 et 2013 en raison d’une alliance contre-productive avec le patron de Cevital, Issad Rebrab, Hyundai soigne sa santé depuis 2016 grâce à un partenariat très solide, l’influent milliardaire Mahieddine Tahkout. Avec cet homme d’affaires, l’un des plus riches et puissants en Algérie, Hyundai ouvre sa première usine en Algérie et en Afrique du nord.
40000 véhicules en un an
Depuis Tiaret, à l’ouest du pays, Hyundai a vendu en une seule année pas moins de 40000 véhicules et talonne ainsi le leader Renault, la marque française habituée depuis des années à régner tranquillement sur le podium.
Désormais, ce n’est plus le cas car Hyundai grandit vite. Le 1er novembre dernier, lors d’une fastueuse cérémonie pour célébrer son premier anniversaire, Mahieddine Tahkout a mobilisé des moyens grandioses. Des journalistes transportés dans un jet privé, des officiels invités de partout en Algérie, et des sud-coréens aux anges, eux qui croyaient que l’Algérie allait leur échapper pour toujours.
Une école de formation, une usine de plaquettes de frein, une autre unité de fabrication de la carrosserie et la tôle, les avancées sont nombreuses pour Hyndaï qui veut oublier sa traversée du désert en Algérie en renouant avec le succès.
Guerres commerciales
Face à l’alliance Tahkout-Hyundai, Renault accélère sa production et lance le montage de son troisième véhicule en Algérie pour permettre aux Algériens de l’acheter via un crédit bancaire à la consommation. Renault modernise également son usine et renforce son management dans cette guerre commerciale sans précédent que lui oppose Hyundai.
En 2015, en dix mois, la marque française a vendu dans le pays 71.415 véhicules neufs, soit quasiment autant qu’en Italie sur la même période. Renault a atteint 33,6% de parts de marché sur les dix premiers mois de 2015, contre 26,2% à la même période de 2014. Les enjeux sont donc immenses et il n’est pas question pour la marque française de perdre des parts de marché dans ce pays stratégique qui est l’Algérie.
La guerre des voitures ne vient que de commencer en Algérie.