Emmanuel Macron qui s’est mué en directeur des ressources humaines de l’Elysée, remanie la cellule diplomatique qui reste dirigée par Emmanuel Bonne. Le départ de ce dernier qui entretient des relations difficiles avec ses collaborateurs aurait marqué un renouveau, du moins dans les méthodes, de la politique étrangère du Président français
Installée dans un bâtiment proche de l’Élysée, la cellule diplomatique regroupe une dizaine d’experts, pour la plupart des diplomates de carrière, qui sont spécialisées sur les grands dossiers internationaux. À sa tète se trouve le chef de la cellule, Emmanuel Bonne, nommé en 2019 dans ces fonctions à la suite du départ de Philippe Étienne, parti prendre le poste d’ambassadeur à Washington.
Un retour au bercail
Après avoir travaillé à l’Elysée sous François Hollande, où il entretenait d’excellentes relations avec Jean Yves Le Drian, alors patron de la Défense, Emmanuel Bonne est nommé ambassadeur au Liban grâce au soutien de ce dernier. Revenu en France comme directeur de cabinet de Le Drian devenu ministre des Affaires Etrangères, ce diplomate travaillera ensuite aux cotés du Président français où il a largement inspiré les prises de position de Macron à géométrie variable sur la crise libanaise.
Les relations privilégiées qu’Emmanuel Bonne a toujours entretenu avec Jean Yves Le Drian, dont Mondafrique a toujours critiqué les méthodes, les réseaux et les choix diplomatiques explique la détestation que le conseiller diplomatique de l’Elysée voue à notre site qui ne mérite pas cet excès d’indignité. Si nous ne pouvons aujourd’hui être reçus ni à l’Elysée ni au Quai d’Orsay et cela malgré de multiples demandes, on le doit à ce conseiller rancunier.
Des ajustements ciblés
Après avoir refilé un des conseillers déficients, Ludovic Chaker à la Direction Générale de l’Armement (voir notre article ci dessous), le Président français transfère aussi sa conseillère diplomatique adjointe, Alice Rufo à la Défense. La fille du célèbre pédopsychiatre, Marcel Rufo, prend la tête de la Direction générale des relations internationales et de la stratégie à Balard. Selon une source de Mondafrique, les relations entre elle et le conseiller diplomatique, Emmanuel Bonne, devenaient de plus en plus électriques, elle a donc été exfiltrée.
L’ami d’Alexandre Benalla promu à la Direction Générale de l’Armement
Un climat délétère
Ceci n’est pas surprenant, une atmosphère délétère règne dans cette cellule, à tel point qu’en 2020, le Château avait commandé un audit pour comprendre les raisons des dysfonctionnements marqués par des « arrêts de travail, des démissions, des difficultés à recruter » dans un service où les postes sont habituellement très sollicités.
D’après le journaliste du Figaro, Georges Malbrunot, la situation serait rendue encore plus délicate en raison du rôle d’Alexis Kohler qui, malgré sa mise en examen, s’ingère dans les dossiers diplomatiques et « dépasse ses prérogatives en s’aventurant dans la diplomatie ».
Autre souci, Emmanuel Macron a conservé sur les dossiers libyens un de ses collaborateurs, Paul Soler;, dont le moins qu’on puisse dire est qu’il n’a pas brillé ni par ses initiatives, ni par sa vision stratégique, en se rapprochant du Maréchal Haftar, dont la seule ambition est de faire main basse sur le pays avec l’aide des Russes et des Égyptiens.
Libye, le sulfureux Paul Soler nommé à l’Élysée
Les Émirats Arabes Unis, partenaire privilégié
C’est dans ce climat qu’arrive Xavier Chatel pour remplacer Alice Rufo. Le diplomate est un ancien conseiller de Florence Parly de 2017 à 2020, depuis cette date, il était ambassadeur aux Emirats arabes unis. Un pays grand allié de la France mais dont le Président s’est rendu à Moscou mardi dernier et s’est allié à l’Arabie Saoudite et à la Russie au sein de de l’OPEP + pour accepter de réduire la production de pétrole au grand dam de Joe Biden. Autant dire qu’un familier d’Abou Dhabi ne sera pas de trop à la cellule diplomatique.