Bandiagara, Intahaka, Tillabéry, Gao, Kidal. Autant de communes sahéliennes qui vivent à l’heure des obus et des morts. Autant d’attaques terroristes y compris ce mercredi 8 décembre au Mali où sept casques bleus ont été tués par un un groupe armé
Aucun des principaux pays su Sahel, qy’il s’agisse du Niger, du Burkina Faso, ou du Mali n’est épargné par la dégradation sécuritaire. Rien dans les déclarations volontaristes des chefs d’Etat sahéliens comme celles de la ministre des Armées, Florence Parly, au sommet de Dakar, ne permet d’entrevoir une quelconque amélioration à venir, à court ou à moyen terme.
Un recensement tragique
Les graves événements qui se sont produits au Mali au cours des derniers jours, se suffisent à eux-mêmes pour démontrer la dégradation sécuritaire.Le 5 décembre, à Intahaka, un site d’orpaillage, située à 50 km de Gao, Ehya Ag Mossa, un chef militaire du HCUA (un des groupes signataires de l’accord d’Alger) et six de ses hommes ont été assassinés pendant leur sommeil. Ce crime n’a pas été revendiqué, cependant l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) sévit dans la zone.
Entre le 4 et le 6 décembre, pas moins de quatre camps de la mission de maintien de la paix au Mali (Minusma) dans le nord du pays ont été victimes d’attaques à la roquette et/ou au mortier. Au cours de la même période, deux fonctionnaires des Nations Unies ont été blessés par un engin explosif improvisé. La série noire avait commencé le 3 décembre par l’assaut d’un convoi où un employé de l’ONU avait trouvé la mort.
Mais sans conteste, l’événement le plus dramatique a eu lieu à Songho, village situé à proximité de la ville Bandiagara dans le centre du Mali. Un autobus transportant des passagers qui se rendaient à la foire a été stoppé par des hommes armés non-identifiés. Après des premiers tirs qui ont tué le chauffeur, le véhicule s’est renversé. Selon certaines versions, le feu aurait pris après l’accident, selon d’autres les assaillants l’auraient volontairement brûlé. Bilan : 31 personnes ont trouvé la mort, dont des femmes et des enfants. Ce crime a été attribué un peu vite aux djihadistes de la katiba Macina, or, plusieurs éléments viennent contredire cette affirmation.
Les milices sur le banc des accusés
Contrairement aux usages, aucune identité de victime n’a été divulguée …Dans sa lettre aux préfets, le gouverneur de la région de Mopti écrit : « Selon certaines sources, cette attaque terroriste serait liée à l’attaque du 30 novembre qui a visé un poste des chasseurs de Dan Na Ambassagou. » Cette phrase ambigüe laisse à penser que le drame de Songho pourrait être le résultat de représailles perpétrées par les chasseurs Dozos.
Une fois de plus, cette tragédie repose deux questions essentielles : le rôle des milices et l’absence de l’Etat. Si ce dernier point est devenu un leitmotiv y compris dans la bouche du président français, Emmanuel Macron, le premier sujet malheureusement n’est presque jamais abordé, or il contribue pourtant grandement à la dégradation sécuritaire.
Une guerre sans fin
Au Burkina Faso, comme au Niger, la situation n’est pas meilleure. Le premier pays ne s’est toujours pas remis de l’attaque d’Inata qui a eu lieu le 14 novembre dernier et où selon le bilan officiel 53 gendarmes ont été tués. A la crise sécuritaire s’est ajoutée la crise politique, le président Roch Marc Christian Kaboré étant tenu pour responsable de l’échec des forces armées. Au Niger, samedi 4 décembre, ce sont 12 militaires qui ont péri lors d’une nouvelle attaque dans la région de Tillabéry, celle-ci survient quelques jours après une autre où 25 civils avaient trouvé la mort.