Une petite phrase de Frédéric Couteau dans sa revue de presse matinale du 2 novembre sur la création d’un corps de « volontaire » pour lutter contre les groupes armés a mis le feu aux poudres. La controverse est apparue sur la messagerie What’sap. Jusqu’à se propager jusqu’au sommet de l’Etat burkinabè qui a publié un communiqué pour s’insurger «
contre ces propos mensongers et sans fondement ».
De nos jours les polémiques se diffusent à la vitesse de la lumière et prennent des proportions considérables sans réelle justification. Ainsi
le journaliste de RFI, s’appuyant sur des articles de presse, tentait de répondre à la question « Comment contrer les djihadistes au Burkina Faso? ». Après avoir commencé par l’interrogation lancinante sur l’éventuelle possibilité
que les nouvelles autorités fassent appel à Wagner, Frédéric Couteau est
revenu sur la décision du Premier ministre, Apollinaire de Tambela,
d’enrôler 50 000 volontaires pour la défense de la patrie (VDP).
Le journaliste de RFI avait au préalable cité un quotidien nigérien : « Voilà une belle opportunité pour que les patriotes burkinabè se transforment en libérateur du peuple». Puis de reprendre les écrits du magazine Jeune Afrique : « Pour beaucoup ces Volontaires ne font qu’aggraver les problèmes sécuritaires qui minent le Burkina Faso. Ces supplétifs civils sont
accusés d’aggraver les conflits intercommunautaires apparus dans le sillage des premières attaques djihadistes en 2015″. Et de poursuivre: « Alors que les groupes d’autodéfense et les VDP recrutent majoritairement au sein de la communauté mossie, les groupes djihadistes puisent largement dans la communauté peule. De quoi nourrir les exactions ethniques locales et
engendrer un cycle de violence sans fin. »
C’est cette dernière phrase qui a « outré » le Premier ministre. Dans son communiqué, il écrit : «
le Gouvernement regrette que cette actualité-fiction, fruit de l’imaginaire des rédactions de ces deux médias ait été publiée et
relayée avec toutes les conséquences que cela pourrait engendrer. » Mais est-ce vraiment de la fiction ?
Des Volontaires controversés
Cette unité a été créée par l’ancien Président Roch Marc Christian Kaboré pour venir en appui des Forces de Défense et de Sécurité et a été
validée par l’Assemblée Nationale en janvier 2020. Avant la décision des nouvelles autorités d’enrôler massivement, ces supplétifs étaient entre 15 à 20 000. S’ils ont bien combattu, souvent en première ligne, ils n’ont jamais permis de faire la différence et la situation sécuritaire
ne s’est en rien améliorée depuis que ces jeunes ont pris les armes.
En revanche, ils ont été la première cible des groupes djihadistes et ils
sont nombreux à avoir péri au combat. Ils sont d’autant plus exposés qu’ils ne sont pas formés, ils ne reçoivent que 14 jours d’instructions
avant d’être envoyé au front, c’est peu.
Luttes communautaires
Il n’est pas faux de dire que le recrutement des VDP se fait majoritairement auprès d’une seule
communauté. Lors des premiers enrôlements en 2020, les Peuls n’ont pas été admis, même si cela n’a jamais évidemment été formulé ainsi. Les éxactions commises par ces supplétifs ou par les groupes d’auto-défense
comme les Koglweogos à l’encontre de la communauté peule ont été
également nombreuses et sont répertoriés.
Le danger d’armer des civils est donc réel, sans compter la diffusion des armes Sur quels critères se feront
ces enrôlements et de ceux-là découleront les risques évoqués par RFI et France 24. Au lieu de s’insurger le Premier ministre burkinabè aurait intérêt de répondre à cette inquiétude partagée par beaucoup.
Tout ceci montre le ridicule de tous ces journalistes qui racontent à longueur de journées n’importe quoi sur l’Afrique car ce qu’ils ignorent justement, c’est que le capitaine Ibrahima Traoré (bien que son nom ne le dise pas) est Peul de de père et de mère. Mais bon, quand il s’agit der l’Afrique, seuls les préjugés ont cours.