Ces pétrodollars qui pervertissent le Canada

Le gouvernement canadien a autorisé la vente de six véhicules blindés à l’Arabie saoudite considérée comme un allié du Canada au Proche-Orient. En dépit de toute considération pour les droits de l’homme largement bafoués dans le pays.

C’est donc fait ! Six permis d’exportation pour des blindés légers canadiens à l’Arabie Saoudite ont été autorisés par le nouveau gouvernement libéral de Justin Trudeau. Montant du contrat : 11 milliards de dollars.

La signature qui s’est faite en catimini vendredi 8 avril à Ottawa soulève de vives polémiques. A plusieurs reprises, le ministère des Affaires Étrangères canadien a signalé d’importantes “violations des Droits de la personne sur le territoire saoudien ainsi qu’au Yemen”. Rien n’indique, a-t-il cependant ajouté au sujet des blindés canadiens, “que ces armes puissent être utilisées dans des actions contraires aux lois humanitaires internationales”. On est en droit d’en douter.

Riyad, « partenaire clé »

A l’époque de Stephen Harper, l’ex Premier ministre conservateur du Canada, un groupe d’étudiants et de professeurs d’université avaient présentés un recours devant la cour fédérale arguant que «l’exportation d’équipements militaires à des pays où les droits des citoyens font l’objet de violations sérieuses et répétées de la part du gouvernement est interdite, à moins qu’il puisse être démontré qu’il n’y existe pas de risque raisonnable que l’équipement soit utilisé contre la population civile».

Le ministère des Affaires Etrangères a vite fait de lever tous les doutes. Selon un communiqué, l’Arabie saoudite est « un partenaire clé pour le Canada, et un allié stable et important dans une région frappée par l’instabilité, le terrorisme et les conflits. ».

Ce n’est pas la première fois que les deux Etats se livrent à un échange de bons procédés. En novembre 2015, le Conseil régional de Lorraine avait versé une subvention de 600.000 Euros à une entreprise privée en lien avec les fournisseurs canadiens pour que des conducteurs de chars saoudiens soient formé à Commercy dans la Meuse.