Cela fait un an maintenant que le journaliste, Olivier Dubois, a été kidnappé à Gao au Mali par les hommes de Iyad Ghali, chef islamiste du JNIM, le mouvement d’Iyad Ag Ghali.
La mobilisation de ses confrères est minimale et peu de ses concitoyens connaissent le sort de cet homme de 48 ans. Dans un communiqué publié le 16 avril, sa famille a dénoncé le silence « insupportable et troublant » des autorités françaises et a demandé l’ouverture d’une instruction pour avoir accès au dossier.
Après son kidnapping en avril 2021, le Parquet national antiterroriste a ouvert une enquête préliminaire pour « enlèvement en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste ».
Sauf que depuis cette date, ses proches ont été tenu à l’écart de l’enquête et des démarches entreprises pour rendre Olivier Dubois à la liberté et aux siens. Mieux, d’une manière assez surprenante, en septembre dernier, le téléphone portable de la mère de ses deux enfants a été perquisitionné à la demande du parquet. Plus récemment, début avril, le domicile des parents d’une amie du journaliste a également été perquisitionné.
Que les services de renseignements français qui travaillent sur ce dossier se taisent pour travailler dans l’ombre et ne pas être gênés dans leur investigation et/ou leurs négociations se comprend. En revanche, que le parquet enquête sur des proches de la victime est beaucoup plus perturbant. Et, comment qualifier le silence du Quai d’Orsay et le manque d’accompagnement de la famille ? Se pourrait-il que Jean-Yves Le Drian ne souhaite pas réitérer les bourdes commises par ses services avec Sébastien Pétronin, le fils de l’otage Sophie Pétronin ? On se souvient que les conditions de la libération de cette dernière, retenue elle-aussi au Mali par les hommes de Iyad Ghali, avaient donné lieu à de multiples polémiques qui n’avaient pas été du goût du locataire de l’Elysée.
Le silence qui entoure le seul otage français dans le monde est à double tranchant. D’un côté, il peut faciliter les négociations, de l’autre, cette absence de médiatisation ne met pas la pression sur les autorités et fait prendre le risque de l’oubli. Cruel dilemme pour la famille…