Les services secrets doivent-ils faire de la communication ? Pas sur à en juger par les dernières prestation des deux patrons des services de renseignement français, Bernard Emié pour la DGSE (services extérieurs) et de Nicolas Lerner pour la DGSI (contre espionnage). Le premier figure sur la photo ci dessus
Les meilleurs? Vraiment ?
Le magazine Challenges rapporte, non sans humour, la petite soirée qui a eu lieu au théâtre des Sablons à Neuilly le 20 octobre dernier. Au cours de ce happening, nos deux maîtres espions se sont livrés à un exercice peu commun d’auto congratulation et à quelques confidences. Ainsi, Bernard Emié a proclamé : « On a un des meilleurs renseignements du monde, on est en tout cas dans le top 3, arrêtons de nous culpabiliser. Les contribuables, rassurez-vous, avec nos budgets, vous avez un très bon retour sur investissements. » Vraiment ?
Le chef de la DGSE a-t-il déjà oublié que ses équipes n’ont pas vu venir le, pourtant très prévisible, coup d’Etat du 18 août 2020 au Mali? Un ratage complet au point que même l’Elysée s’en était inquiété à l’époque et fait, là encore peu commun sous la cinquième, le Château l’avait fait savoir publiquement. Nos James Bond n’ont pas non plus anticipé le dernier putsch de septembre 2022 au Burkina Faso. Tout comme le Président a appris par une enquête d’Amnesty International que son téléphone portable figurait parmi les cibles de la société israélienne Pegasus. Décidemment, il y a de la friture sur la ligne. Et, on pourrait aussi discuter ratés des services qui n’avait pas anticipé l’attaque russe en Ukraine.
Confidences sur un plateau
Se lançant dans une explication sur l’importance du renseignement humain, Bernard Emié a ainsi asséné : « Il faut recruter des traitres, c’est très important, on obtient un maximum de choses ainsi. » Certes, mais faut-il le dire publiquement et de cette si jolie manière ?
S’agissant de ses partenaires américains, le même patron des services, pas si secrets, avoue sur la scène du théâtre des Sablons : « On travaille très bien avec la CIA, les choses marchent du feu de dieu, ce qu’on fait ensemble est même disons-le juste dingue. » Jusqu’où ira la transparence ?
Enfin sur le problème des livraisons d’armes à l’Ukraine, Nicolas Lerner a confié que c’était un vrai sujet de préoccupation : « Les livraisons massives d’armes, dont il va falloir surveiller à l’avenir une éventuelle prolifération sur le territoire national. » Et pourtant la France continue à en livrer. A ses risques et périls ?