L’arrestation du chercheur belge Martin Joseph FIGUEIRA accusé d’atteinte à la sûreté de l’Etat, transcrit une nette tendance à l’autoritarisme d’un régime qui – décomplexé par ses protecteurs russes – n’hésite pas à traquer non seulement des opposants politiques, mais aussi des chercheurs accusés d’atteintes à la sécurité de l’Etat.
Diplômé d’études européennes de l’université de Manchester et de la Brussels School of International Studies avec une spécialisation en politique européenne vis-à-vis du continent africain, Martin Joseph FIGUEIRA a été analyste pour International Crisis Group. Ses recherches se focalisent sur les pays africains, aux conflits liés au séparatisme et à l’exploitation des ressources minières.
Dans la journée du samedi 25 mai 2024, les forces de défense et de sécurité centrafricaines ont interpellé Martin Joseph FIGUEIRA, un consultant travaillant pour l’organisation non gouvernementale FHI 360 dans la ville de Zémio, localité située dans la préfecture du Haut-Mbomou dans le Sud-Est du Centrafrique. Cette commune est le théâtre d’affrontements entre des milices locales incorporées aux Forces Armées Centrafricaines (FACA) appuyées par les éléments du groupe Wagner au groupe rebelle de l’UPC.
L’occidental livré en pâture
Martin Joseph FIGUEIRA qui aurait été arrêté avec de deux passeports mentionnant tous deux des identités distinctes est accusé par selon le procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Bangui Benoit Narcisse Foukpio « d’être en contact permanents avec plusieurs groupes armés actifs sur le territoire centrafricain dans l’optique de commettre un complot, l’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, des actes d’incitations à la haine et à la révolte contre les forces de défense et de sécurité, de fourniture des moyens aux groupes subversifs et enfin de faux et usage de faux. »
L’ONG FHI 360 a confirmé à l’AFP qu’un de ses « consultants travaillant pour un programme de développement communautaire à Zemio » est « détenu par les autorités » centrafricaines. À Bruxelles, une source proche du dossier a également assuré à l’AFP qu’ « un ressortissant belge a bien été arrêté en Centrafrique ».