Le décès du palestinien Ahmed Qorei, l’homme clé des accords d’Oslo

Ahmed Qorei Abu Ala, the Director General of the Palestine LIberation Organization's (PLO) Economics department and close advisor to PLO chairman Yasser Arafat, answers press 22 October 1993 in London. Abu Ala played a key part in the secret peace talks with Israel. The Palestinians are ready to accept "a unified international Jerusalem" if that is what it takes to reach peace with Israel, Abu Ala, the Palestinian legislature speaker said in an address to the European Parliament in Strasbourg 05 September 2000. (Photo by ANDREW WINNING / AFP)

Ahmed Qoreï, ancien Premier ministre et négociateur palestinien qui a aidé à concevoir et à nourrir les accords d’Oslo, (accords de paix intérimaires) conclus entre l’Organisation de libération de la Palestine et Israël dans les années 1990, est décédé le 28 février à Ramallah, en Cisjordanie. 

Cet ancien Premier ministre était membre de la vieille garde palestinienne. Il faisait partie de ces militants de la première heure qui ont rejoint Yasser Arafat et le Fatah en 1959, et qui, en multipliant les actions terroristes (détournements d’avions, attentats kamikazes) se sont efforcés de mettre la cause palestinienne en tête de l’agenda mondial.

L’artisan des accords d’Oslo

À la fin de 1992, alors qu’il séjournait à Londres, M. Qoreï a reçu un universitaire israélien, Yair Hirschfeld. Cette rencontre en principe illégale est remontée au plus haut niveau du pouvoir israélien et a conduit à des pourparlers secrets en Norvège. M. Qoreï agissant en tant que négociateur principal pour la partie palestinienne.

Ces négociations ont abouti aux Accords d’Oslo qui, en 1993, ont été présentés comme une reconnaissance mutuelle entre le gouvernement d’Israël, alors dirigé par Yitzhak Rabin, et l’OLP, dirigée par M. Arafat.Les accords d’Oslo n’ont pas débouché sur la création d’un État palestinien indépendant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, avec Jérusalem-Est pour capitale.

La fâcherie du président Clinton

Au cours de l’été 2000, le Président Clinton a accueilli M. Arafat, le Premier Ministre israélien Ehud Barak et leurs équipes de négociation à Camp David dans une tentative ambitieuse de parvenir à un accord final sur la paix et la création d’un Etat palestinien.

Lorsque M. Qurei, négociateur palestinien en chef, a refusé de produire une carte montrant quel compromis territorial les Palestiniens pouvaient accepter, Bill Clinton a perdu son sang-froid et l’a accusé de négocier de mauvaise foi.

Profondément offensé, Ahmed Qorei s’est retiré des négociations et n’a plus quitté sa chambre jusqu’à la fin du sommet. Les pourparlers ont échoué ; quelques semaines plus tard, l’Intifada commençait.

Des menaces de démission

Plus connu sous son surnom d »Abou Ala, Ahmed Qoreï s’est également querellé avec M. Arafat et a menacé de démissionner au moins deux fois. Il a finalement démissionné en 2006, peu de temps avant que le Hamas ne batte le Fatah lors d’une élection écrasante, bouleversant des décennies de domination du Fatah sur la politique palestinienne. À ce moment-là, M. Arafat était mort et M. Abbas lui avait succédé à la présidence de l’Autorité palestinienne.

En 2006, M. Qoreï avait mis en garde M. Abbas contre la tenue des élections, craignant apparemment une défaite face au Hamas. Un an plus tard, le Hamas a pris le contrôle total de Gaza. Les Palestiniens n’ont pas tenu d’élections législatives depuis et les Palestiniens et les Israéliens n’ont pas négocié ensemble un quelconque traité depuis plus de dix ans.