Au début de l’année 2023, La Russie est devenue le premier investisseur étranger en Iran.
Le ministre iranien des Finances, Ehsan Khandozi, a déclaré : « La Russie a investi 2,76 milliards de dollars en Iran au cours de l’année écoulée (2022) tout en ouvrant divers projets dans les secteurs de l’industrie et des transports ». La Russie serait responsable des deux tiers du total des investissements étrangers en Iran, selon les données du ministère des Finances de Téhéran.
Les délégations russes se succèdent en Iran pour élaborer des accords qui permettent à chacun des deux pays de contourner les sanctions imposées par l’Occident. La Russie a aujourd’hui dépassé la Chine en termes de volume d’IDE (investissements directs étrangers) en Iran malgré le partenariat stratégique entre l’Iran et la Chine et malgré l’expansion des liens commerciaux entre les deux pays.
En réalité, l’Iran a compris que le volume des investissements chinois ne suffirait pas à redresser la situation économique du pays. Téhéran compense donc sa déception avec la Russie. Pékin de son côté n’a pas souhaité que sa relation avec l’Iran se fasse au détriment d’autres pays de la région. La Chinne a beaucoup investi dans d’autres pays de la région comme les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite qui a reçu 5,5 milliards de dollars d’investisseurs chinois au premier semestre 2022.
La Russie occupe donc le terrain laissé libre par la Chine. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Russie a commencé à acheter des drones iraniens. Le Wall Street Journal a rapporté que les deux pays avancent des plans pour établir une nouvelle installation de production de drones sur le sol russe. Selon le rapport, l’usine sera en mesure de produire au moins 6 000 drones de conception iranienne en territoire russe.
L’Iran et la Russie ont également signé un accord pour relier les systèmes de communication interbancaires afin d’accroître les échanges commerciaux entre les pays.
L’Iran fonde également de grands espoirs sur la capacité d’investissement de l’Arabie Saoudite. Le rétablissement des relations diplomatique entre les deux pays ouvre la voie à des accords commerciaux et industriels.
Cependant, de nombreux freins à l’investissement demeurent en Iran. Le gouvernement iranien a toujours du mal à juguler l’inflation qui va au-delà de 47%. Par ailleurs, le manque d’infrastructures bancaires et hôtelières, les formalités administratives excessives, les problèmes de transferts d’argent, les tracas financiers en raison des sanctions, la mauvaise gestion économique et la corruption demeurent des obstacles majeurs à l’augmentation des IDE dans le pays.