Le chef d’état major Saïd Chengriha s’est entouré d’une garde rapprochée dévouée à sa cause. Avec comme seul objectif de réprimer toute contestation, notamment celle qui émane d’une mouvance islamiste encore très forte en Algérie
Après la mort brutale en décembre 2019 de Gaïd Salah qui veilla, à coup de purges, sur la transition politique algérienne après le départ forcé du président Bouteflika, son successeur, le général Saïd Chengriha, tenta de s’imposer en jouant la carte du consensus au sein d’une institution militaire secouée par la mise à l’écart de nombreux cadres. Cette époque est révolue. Le général Chengriha est en train de centraliser le pouvoir en s’entourant d’une garde rapprochée qui lui est dévouée corps et âme.
« L’ennemi intérieur », un classique
Lors d’un tout récent déplacement à Oran, le général Saïd Chengriha a évoqué, lors d’une allocution, un “attachement” entre “le peuple et son armée”. Du classique!
Plus surprenant, le chef d’état major, qui se cantonne généralement au domaine militaire, s’en est pris à “certaines parties haineuses, qui ont toujours du mal à admettre l’émergence d’une Algérie nouvelle et démocratique, forte de par ses institutions, grande de par son armée, attachée à son identité et à ses valeurs nationales, fière de ses coutumes, souveraine dans ses décisions, prospère et stable”. La surprise, la voici: le chef de l’armée, à l’instar de son prédécesseur Gaïd Salah qui a dirigé le pays après le départ du Président Bouteflika, n’hésite plus à apparaitre dans le débat politique pour fustiger « l’ennemi intérieur » qui empêcherait l’émergence d’une « Algérie nouvelle et démocratique ».
Dans un article paru dans l’hebdomadaire français « le Point » et signé par un ancien journaliste d’El Wattan, Arlène Meddi, dont les relations sont connues avec l’appareil sécuritaire, le plan de bataille du chef des armées est plus explicitement donné. « À Alger, titre le journal, la restructuration du renseignement passe par le recentrage et de nouvelles priorités, notamment « la menace interne ». Le papier fort bien informé explique que la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA), « sous l’unique emprise » du général Chengriha, chapeautera l’ensemble des services algériens. Au détriment de la Présidence de la République désormais marginalisée.
Ce qui préoccupe les gradés algériens, poursuit « le Point », c’est « la polarisation identitaire, voire séparatiste » qui prend de l’ampleur, via les réseaux sociaux ». Comprenons les forces islamistes « identitaires » et la contestation kabyle « séparatiste ». Voici « la menace interne » clairement identifiée.
Garde rapprochée
Quatre officiers supérieurs forment désormais la « task force » qui devrait permettre au général Chengriha d’asseoir son autorité sur l’ensemble du dispositif.
–Le général Said Djouhadi, qui fit le chef de cabinet de Chengriha, alors patron de l’armée de terre
–Le colonel Hakim Bouadi qui, outre son rôle auprès de Chengriha, dépend également du puissant général Mohamed Kaidi, l’ancien patron de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA) en charge d’un service de préparation et d’évaluation des dossiers du renseignement au sein de l’institution militaire
–Le commandant Hachmi, chef du protocole
–Le commandant Hassim Mosli, à la tète du CES, une discrète cellule d’investigation
Un éradicateur à a tète de la gendarmerie
Dans le cadre de cette reprise an main de l’appareil sécuritaire, le général Chengriha a évincé début août le patron de la gendarmerie, le général Noureddine Gouasmia. Une façon d’envoyer un signal fort au général Benali Benali, chef de la garde républicaine, dont Gouasmia était un protégé.
Pour le remplacer, le patron de l’armée algérienne a choisi un de ses proches, le général Yaya Ali-Oulhdaj, originaire de Bouzeguene en Kabylie. Ce dernier dirigeait les forces de gendarmerie dan la troisième région militaire qui, face au Maroc, gère l’épineux dossier du Sahara. et dont le général Chengriha fut le patron pendant quatorze ans. Ce qui explique son obsession anti marocaine et sa fidélité aux combattants sahraouis du Polisario, deux thématiques privilégiées dans son discours.
Surtout le général Yaya Ali-Oulhdaj a laissé la réputation d’un éradicateur sans états d’âme dans la lutte contre les islamistes pendant la décennie noire (1992-1998. Ce profil n’est pas pour déplaire au patron de l’armée algérienne qui a fait du combat contre l’Islam politique son absolue priorité.
L’Algérie est-elle condamnée à rejouer le terrible scénario des années de plomb?
Les services algériens en guerre contre la diaspora
Euh, Nicolas tu t’emmêles les pinceaux, il y’a pas le general Ben Ali Ben Ali sur la photo!
C’est des jeunes intellectuels issus du peuple et de la génération de l’independance.
ils veulent servir l’armée de leurs patries.
@Nouri
Vous êtes à coté de la plaque je pense, vous comparez la France à une junte militaire installée à Alger et qui agit de manière ostentatoire en commitant des crimes de guerre : 1/ Assassinat d’une manière abjecte de Djamel Bensmail livré par la police à la vindicte populaire pour le bruler vif et le décapiter (pratiques de Daesh) 2/ Assassinat de plus 200 personnes brulées vives en Kabylie par les feux de foret cet été 3/ Assassinat des milliers de personnes par la Covid et manque d’oxygène 4/ Arrestations à tout azimut des citoyens raflés au hasard dans la rue, des journalistes, militants de droits humains, …
Cette junte est en train de mener l’Algérie vers la situation vénézuélienne qui a poussé sept des trente millions de Vénézuéliens à l’exil. Si on prend la même proportion d’exil (les mêmes causes engendrent les mêmes effets), il faudra s’attendre à 10 millions d’Algériens qui vont fuir la dictature, la misère et la famine et qui vont se diriger vers … la FRANCE !!!
C’est un cabinet pour surveiller les traitres car il en reste encore .L’Algerie est cernée de partout car elle est sur le bon chemin sinon nos ennemis nous laisseront tranquilles
C’est de bonne guerre, au sens propre comme au sens figuré, d’avoir un cabinet noir par les temps qui courent. Mêmes les pays occidentaux, qui se disent démocratiques et transparents, ont leurs cabinets noirs. En France, un politique chevronné François Fillon, candidat malheureux des Républicains aux élections présidentielles, avait évoqué en 2017 qu’il était la cible d’un cabinet noir à l’Élysée.