Maroc, les hammams frappés par la sécheresse

Face à la sécheresse qui frappe durement, le royaume du Maroc a pris des mesures drastiques. La wilaya de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma annonce la fermeture des hammams et stations de lavage de voitures à Tanger, trois jours par semaine. En réponse à la pénurie d’eau qui touche tout le pays, le gouverneur de Tanger a pris cette mesure, effective dans les prochains jours. 

L’ensemble de la sous-région de l’Afrique du Nord est le plus durement touché par une sécheresse qui perturbe des millions de foyers, d’entreprises et d’agriculteurs. La situation est probablement la pire de l’histoire de la région. Comme d’autres pays d’Afrique du Nord, le Maroc subit une pression sans précédent sur son approvisionnement en eau.

Augmentation de la désalinisation

L’homme chargé de résoudre ce problème est le ministre de l’Eau, Nizar Baraka, qui s’est engagé à multiplier par dix le volume d’eau produit par la désalinisation de l’eau de mer, passant de 140 millions de mètres cubes aujourd’hui à 1,4 milliard dans les six prochaines années. C’est une exigence d’investissement massive et un défi monumental pour M. Baraka, mais c’est nécessaire, car le Maroc devra s’engager dans de tels investissements ou risquer de voir la déstabilisation et les troubles sociaux. Si l’infrastructure de désalinisation est opérationnelle d’ici 2030, la moitié de l’eau du pays proviendra de la mer et 70 % de la population marocaine utilisera cette eau de mer.

Rationnement de l’eau

D’ici là, les gens vont devoir rationner leur consommation d’eau. Juste cette semaine, les autorités de Tanger, dans le nord du Maroc, ont ordonné la fermeture des hammams publics trois jours par semaine. L’ordre affecte également les entreprises de lavage de voitures, les deux secteurs étant considérés comme d’importants consommateurs d’eau. Pendant les heures d’ouverture autorisées, ces entités verront également leurs heures d’exploitation réduites. Ces mesures sont susceptibles de s’étendre au-delà de Tanger à toutes les autres villes.

Un article de nos confrères de The North Africa Journal