L’Institut Avicenne de Mohamed Bechari n’a pas pu ouvrir ses portes à Roubaix la ville de Gérard Darmanin, pour cause de « normes de sécurité ». A moins qu’il ne s’agisse là d’un prétexte.
L’Institut de formation islamique Avicenne avait été ouvert à Lille en 2006, avec l’aide de la maire de la ville, Martine Aubry. C’était l’époque où son créateur, Mohamed Béchari, l’inamovible président de la FNMF (Fédération Nationale des Musulmans en France), était un petit « entrepreneur » comblé de l’Islam de France. Cet homme affable n’avait pas son pareil pour trouver de multiples financements dans le monde musulman pour financer ses activités d’enseignement.
En cette rentrée de septembre 2018, l’institut Avicenne avait prévu de déménager de Lille à Tourcoing dans des locaux superbes d’une valeur de plusieurs centaines de milliers d’euros. Mais la municipalité restée proche de Gérard Darmanin, l’actuel ministre du Budget dont les grands parents étaient algériens, en a décidé autrement. En cause, dit-on, des problèmes de sécurité. « Nous aurions aimé être avisés de cette ouverture, affirme-ton à la mairie. Mais en l’absence de nouvelles cet été, nous avons dû prendre l’arrêté de fermeture… »
A moins qu’il ne s’agisse là d’un prétexte…Il semble que Gérard Darmanin se méfie désormais des allégeances multiples de Mohamed Béchari. Lequel vit désormais à Dubai où il se serait lancé avec ses nouveaux amis émiratis dans une croisade contre les Frères Musulmans dont il fut longtemps l’allié.
Des soutiens successifs
Le gout de Mohamed Bechari pour la formation lui est venu juste après son éviction du Centre Français du Culte Musulman, dont il fut, de 2003 à 2005, le patron incontesté. Longtemps cet opportuniste talentueux avait été soutenu par feu Driss Basri, le puissant et redouté ministre de l’Intérieur de Hassan II.
L’activisme de Bechari a bénéficié longtemps de l’aide du Maroc et de la Libye. Après la chute de Kadhafi en 2011, Mohamed Béchari, au mieux avec l’ambassadeur de Doha à Paris, s’est tourné vers des financements venus du Qatar, comme cela avait été raconté dans « le vilain petit Qatar », un livre de Nicolas Beau et Jacques Marie Bourget. Ces derniers mois, Béchari a fait un ultime virage à 180 degrés en se mettant au service de la politique anti-islamiste et anti-Qatar menée conjointement par l’Arabie Séoudite et les Emirats.
D’anciens enseignants de l’Institut assurent que « les fonds recueillis n’ont guère amélioré la situation de l’établissement ». L’institut Avicenne n’a jamais trouvé sa place dans l’Islam en France, malgré les soutiens d’une partie de l’épiscopat, du Consistoire et même de certains membres du Bureau Central des Cultes du ministère de l’Intérieur.