Le rapport Duclert, chargé d’établir les responsabilités française dans le génocide rwandais, montre à quel point le président de l’époque, François Mitterrand, défenseur indéfectible du pouvoir Hutu au Rwanda, a contourné les centres de pouvoir normalement habilité à traiter le dossier.
« La commission, écrivent les auteurs du rapport Duclert, a démontré l’existence de pratiques irrégulières d’administration, de chaines parallèles de communication, et même de commandement, de contournement des règles d’engagement et de procédures légales, d’actes d’intimidation… »L’implication de la France au sein des forces armées rwandaises dès 1990 porte la marque de François Mitterran, alors chef de l’étatn et du secrétaire général de l’Elyse, Hubert Vedrine. On voit la montée en puissance de l’état-major particulier du Président qui n’a en principe aucun role opérationnel à l’exception de la dissuasion nucléaire mais qui prend l’ascendant sur toutes les administrations et sur les conseillers de la cellule africaine élyséenne. Même le ministre de la Défense, Pierre Joxe, qui devait pourtant, par écrit, faire part de ses réserves sur la façon dont le dossier rwandais était géré, n’aura que pas vraiment voix au chapitre.
Pas de traces
Le rapport des historiens évoque ces photocopies envoyées, hors circuit officiel et par le chef adjoint du cabinet particulier, à l’attaché militaire français à Kigali. Avec l’ordre de les détruire sur le champ.
D’où le manque cruel d’archives auquel se sont heurtés les auteurs du rapport Duclert;