Pour l’Algérie, le commerce avec le Maroc est passible de haute trahison

Abdelmadjid Tebboune, le président l-algérien, confond apparemment le protectionnisme économique et l’hostilité au Maroc

S’il est universellement admis qu’Abdelmadjid Tebboune n’a jamais vraiment porté le Maroc dans son cœur, sa marocophobie semble empirer. Jamais un président algérien n’a poussé l’hostilité vers le pays voisin jusqu’à mettre en péril des entreprises algériennes. En début de semaine, une note fuitée de la présidence algérienne a été largement reprise par les médias du pays, tellement son contenu est surprenant.

Sévère mise en garde

Dans cette directive, aux allures de sévère mise en garde, adressée à son Premier ministre, le président Tebboune ordonne de mettre fin aux contrats avec les sociétés d’« entités hostiles à l’Algérie ». Le Maroc est nommément nommé dans le document qui accuse trois entreprises algériennes « de graves atteintes à la sécurité nationale » en nouant « des relations contractuelles avec des entités étrangères sans considération des intérêts économiques et stratégiques du pays ».

Il s’agit de la Compagnie algérienne d’assurance et de réassurance (CAAR) et la Société algérienne d’assurance (SAA) qui utilisent un progiciel développé par une start-up marocaine utilisé pourtant par une cinquantaine d’assureurs africains, mais aussi de l’opérateur télécoms Djezzy « dont la publicité est assurée par des sociétés proches de lobbies étrangers haineux vis-à-vis de l’Algérie ».

Abdelmadjid Tebboune justifie cette décision de protectionnisme économique, qui semble cibler exclusivement le Maroc, par le fait que ces contrats « génèrent des sorties de devises vers l’étranger pour des prestations à peine moyennes que des entreprises algériennes peuvent prendre en charge aisément ». Des instructions ont été donc données au ministre des Finances « pour que ne soit transféré à l’étranger aucun dividende lié à de tels contrats qui doivent être résiliés sur le champ ». La note présidentielle va jusqu’à menacer les contrevenants de poursuites pour « concussion et complicité ». Comprenez, haute trahison…