L’ancien président nigérien Mahamadou Issoufou n’a pas remis pied à l’étranger depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023 qui a renversé son successeur Mohamed Bazoum.
Après l’Assemblée générale des Nations Unies où il aurait dû aller présenter en septembre 2023 les travaux du Panel sur le Sahel qu’il dirige, l’ex-président a raté plusieurs autres rendez-vous internationaux auxquels il était très assidu, dont le Forum de Paris pour la paix.
Cette perte de mobilité pour celui qui était surnommé « Rimbo Transport » par ses compatriotes au moment où il était en fonction, en raison de ses innombrables voyages à l’étranger, s’explique par la revendication d’une partie de la société civile qui exige qu’il soit retenu dans le pays pour rendre compte de sa gestion.
Ni Addis-Abeba, ni Lagos
L’ancien président nigérien ne pourra pas dans le contexte actuel se rendre en février à Addis-Abeba pour le sommet ordinaire de l’Union africaine qu’il n’a jamais raté, même après son départ du pouvoir. Il ne pourra surtout pas participer du 26 au 28 avril 2024 à Lagos, au Nigeria, à la grande rencontre annuelle de la Fondation Mo Ibrahim dont le il est pourtant le tout dernier lauréat. Le prix Mo Ibrahim pour la bonne gouvernance avait d’ailleurs été remis en avril 2023 à Nairobi, au Kenya, au président Issoufou. Mais depuis, le coup d’Etat militaire du 26 juillet 2023 a changé la donne en jetant la suspicion sur le rôle qu’a pu jouer l’ex-chef de l’Etat nigérien dans la chute de son successeur et ami. Outre le président Issoufou, plusieurs autres dignitaires de l’ancien régime ne peuvent plus se rendre à l’étranger. Depuis son arrivée au pouvoir, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a annulé plus de 1000 passeports diplomatiques dont celui du président renversé Mohamed Bazoum. Les passeports diplomatiques de l’ancien Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou et l’ex-président de l’Assemblée nationale Seyni Oumarou ont également été annulés.