D’après RFI, une nouvelle polémique en Tunisie au premier jour de la campagne pour le second tour de la présidentielle, prévue le 13 octobre. En cause, un contrat de lobbying au profit du candidat à la présidentielle Nabil Karoui, arrivé second au premier tour et en prison depuis le 23 août, et la société de lobbying Dickens & Madson Canada Inc, dont Mondafrique a une copie.
Ce contrat rendu public par le département de la Justice américain, conformément à la loi de ce pays, a été signé le 19 août dernier, à quelques jours de l’arrestation de Nabil Karoui, déjà candidat déclaré à la présidentielle. Dans ce document, le dirigeant de la société de lobbying Dickens & Madson Canada Inc. s’engage à « faire du lobbying aux États-Unis, en Russie, à l’ONU (…) afin d’obtenir la présidence de la République ».
Il est aussi question d’« organiser une rencontre » avec les présidents américain et russe, Donald Trump et Vladimir Poutine, là aussi selon ce contrat « pour parvenir à la présidence ». Mais ce qui fait surtout polémique c’est le montant de ce contrat : un milion de dollars. Un chiffre largement supérieur aux dépenses de campagnes autorisées en Tunisie.
A deux jours des élections législatives pour lesquelles le parti de Nabil Karoui semble bien placé, ces révélations posent de nombreuses questions. Le contrat a-t-il réellement été sollicité par Nabil Karoui ? Ce contrat est-il légal ou illégal ? Entre-t-il clairement dans les comptes de campagnes ? C’est l’une des questions qui agitent les réseaux sociaux. Selon le document publié, sur ce million de dollars, 250 000 ont déjà été payés par le candidat, les 750 000 restants sont dus mi-octobre.
« Campagne de dénigrement atroce »
Autre question : quelle conséquence aura cette révélation sur l’autre polémique de cette campagne à savoir le maintien en détention préventive de Nabil Karoui ? Mercredi soir, son entourage criait au mensonge et à la manipulation, même si le document est publié sur un site officiel de l’État américain. Les équipes de Nabil Karoui ont démenti être impliquées dans cette transaction et elles avancent que rien ne lie leur champion à cet engagement. Ce jeudi, les avocats du candidat n’étaient pas joignables.
Au-delà des questions légales, ces révélations, vraies ou fausses, viennent porter un nouveau coup à la campagne du candidat qui se dit emprisonné pour des raisons politiques. Difficile de prévoir quelles répercussions ces informations auront sur les élections législatives de dimanche et sur les présidentielles du 13 octobre.