Le président français Emmanuel Macron a vivement critiqué, sans bien la comprendre, la décision de la CEDEAO de s’accommoder de la transition militaire dirigée par le colonel Assimi Goïta.
La France avait haussé le ton contre les militaires maliens en suspendant la coopération militaire bilatérale avant d’annoncer la fin de l’opération Barkhane. Aucune de ces mesures ne semble avoir fait fléchir l’ex-junte militaire. Là où Macron a vu les risques d’une jurisprudence malienne contagieuse pour le reste de la sous-région, les présidents des pays membres de la CEDEAO ont estimé que l’urgence devait être l’organisation de toutes élections générales (référendum, locales et régionales, présidentielle, législatives) dans le délai de dix-huit mois, dont la moitié est déjà consommée.
La communauté internationale, trouble fête
Conscients qu’ils bénéficient d’un rapport de forces favorables, les militaires misent sur l’hostilité de l’opinion malienne et des opinions africaines contre la position de la communauté internationale. Des voix s’élèvent ici et là en Afrique subsaharienne pour critiquer la politique de deux poids, deux mesures de la Communauté internationale qui suspend le Mali des instances de l’Union africaine, de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), de la CEDEAO mais qui fait preuve de mansuétude totale envers le Tchad.
Après la formation du gouvernement de Choguel Maïga, le prochain test de rapport de forces entre l’ex-junte et la communauté internationale pourrait être la possibilité ou non pour le colonel Goïta se présenter à la présidentielle de mars 2022.