Mali: la junte militaire réprime ses opposants politiques 

À défaut de fournir un calendrier précis de la transition, comme l’exige la CEDEAO et la communauté internationale, la junte militaire au pouvoir au Mali opte de plus en plus epour la répression contre les personnalités qui s’opposent à elle.

Après le Conseiller national Issa Kaou Djim incarcéré pour « injures » au Premier ministre Choguel Maïga, c’est au tour du Dr Oumar Mariko, grande figure de l’opposition malienne, d’être jeté en prison sous le même chef d’inculpation. Figure emblématique de la lutte démocratique au Mali, Dr Mariko, ancien leader du mouvement étudiant, est accusé d’avoir insulté Choguel Maïga dans un enregistrement effectué à son insu et diffusé sur les réseaux sociaux.  

Dans un communiqué diffusé mardi soir, les avocats du Dr Mariko et ses deux co-accusés Bakary Camara et Boubacar Soumaoro dit Bouba Fané ont contesté le bien fondé et la légalité de la décision de placer leurs clients en détention. « Les avocats entendent se concerter en premier, puis, en rapport avec leurs clients, se réservent pour l’instant le droit d’agir aussi bien contre le mandat de dépôt que contre l’ensemble de la procédure qui viole les règles de droit, les libertés et le caractère privé et confidentiels des échanges mis en cause », précise l’ancien ministre de la justice malienne Me Mamadou Ismaël Konaté, un des avocats des trois accusés.

La justice instrumentalisée

Ce n’est pas la première fois que la junte militaire, qui dirige le Mali depuis le double coup d’Etat d’août 2020 et de mai 2021, est d’accusée de régler des comptes en instrumentalisant la justice. L’ancien président de la transition Bah N’Daw et l’ancien Premier Moctar Ouane ont ainsi été placés en résidence surveillée pendant plusieurs mois sans aucune base légale.

Accusé de détournement de fonds publics, l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga, considéré comme un des candidats les plus sérieux de la prochaine présidentielle, croupit à la prison civile de Bamako depuis le mois d’août dernier.

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