Organisé à Sousse, le Forum régional d’information sur la migration de travail a mis en lumière une réalité préoccupante : une majorité écrasante de jeunes Tunisiens aspire à quitter leur pays. Un désir d’ailleurs massif qui apparaît comme un signal d’alarme pour les autorités…
L’enquête révélant que 75 % des jeunes en Tunisie souhaitent migrer est certainement l’information majeure donnée lors de cet événement, qui s’inscrit dans le cadre du partenariat entre l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) et le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle.
Ce sondage, obtenu auprès de 750 participants, reflète un malaise profond et des aspirations à chercher de meilleures opportunités à l’étranger. Il révèle également l’incapacité des autorités tunisiennes à mettre en œuvre des solutions adaptées pour retenir les talents et offrir des perspectives prometteuses à cette jeunesse.
Cette statistique a été révélée par Ghada Hadhbaoui, responsable de la communication pour THAMM-OFII, un projet régional mis en œuvre pour développer une approche globale de la gestion de la migration de main-d’œuvre en Afrique du Nord.
Les migrants de retour : des profils variés
Les données de l’enquête sur la migration internationale dressent également un portrait intéressant des migrants tunisiens de retour, estimés à 211 000 individus âgés de 15 ans et plus. Parmi eux, les diplômés de la formation professionnelle ne représentent que 4,7 %, preuve de leur meilleure intégration sur les marchés étrangers.
À l’inverse, ceux ayant un niveau d’éducation primaire dominent (36,8 %), suivis par les niveaux secondaire (25,4 %), inférieur au primaire (17,1 %), et enfin supérieur (16 %). Ces chiffres, rapportés par Mosaïque FM, montrent une diversité de parcours mais posent également la question de l’accès aux opportunités pour les diplômés.