Le traditionnel discours du chef de l’Etat devant les ambassadeurs a eu lieu le 1er septembre, ce rituel annuel est censé donner la ligne directrice de la politique étrangère de la France. Cette année, le long monologue d’Emmanuel Macron a plutôt été l’occasion de vanter son bilan et de faire un inventaire à la Prévert, dans un langage souvent abscons, de toutes les initiatives prises par la France et/ou l’UE : « FARM, Fit for 55, One planet Summit »…
Ce discours a également été une nouvelle l’occasion de réitérer les propos qu’il avait tenus à Alger en dénonçant les attaques et les manipulations de la Russie, la Chine et la Turquie sur le continent africain : « Le monde a changé, je l’ai évoqué, et notre pays est souvent attaqué. Il est attaqué dans les opinions publiques par les réseaux sociaux et des manipulations. Le continent africain en est le meilleur laboratoire. » Et le président de poursuivre : « C’est parce qu’on aura une vraie politique partenariale qui passe par la culture, le sport et qui valorise la diaspora, qu’on enlèvera, si je puis dire, les sous-jacents du narratif russe, chinois ou turc, qui viendraient leur expliquer que la France est un pays qui fait de la néo-colonisation et qui installe son armée sur leur sol. »
La Turquie dont les relations avec la France en raison du dossier grec sont déjà très tendues a répliqué : « La France tente de s’affranchir de son passé colonial en accusant d’autres pays ». Mais c’est d’Afrique que sont venus les commentaires les plus virulents, les citoyens des pays concernés ne supportant pas d’être pris « pour des enfants manipulés. » Au lieu de calmer la grogne, les propos d’Emmanuel Macron la renforce.