Une étude d’un think tank britannique, Conflict Armament Research (CAR) a établi que les drones Shahed-136 vendus à la Russie par l’Iran sont propulsés par un moteur issu d’une technologie volée à l’Allemagne par les Iraniens, il y a près de 20 ans.
Les Occidentaux ont aussi la conviction que les moteurs Mado équipaient les drones lancés par les Houthis du Yemen contre les champs pétroliers saoudiens en 2019. Le Think Tank a retrouvé les mêmes numéros de série sur les drones tirés en Ukraine et ceux tirés par les Houthis contre les champs pétroliers saoudiens.
Les Iraniens ont imité et perfectionné la technologie militaire allemande obtenue illégalement. Ils ont conçu des drones comme substituts bon marché à des missiles plus coûteux. Un Shahed-186, par exemple, coûte environ 20 000 dollars, une infime fraction du coût d’un missile de croisière russe Kalibr.
En octobre dernier, le chef du renseignement de défense ukrainien, Kyrylo Budanov, a déclaré que la Russie avait commandé environ 1 700 drones iraniens de différents types. L’Ukraine s’est montrée apte à abattre le Shahed-136, mais ces tirs épuisent ses munitions anti-aériennes déjà rares.
Une longue quête
.En 2006, l’Iran a illégalement acquis des moteurs de drones fabriqués par la société allemande Limbach Flugmotoren. Trois ans plus tard, un ingénieur iranien du nom de Yousef Aboutalebi a annoncé que sa société avait construit un moteur de drone.
Cette société portait le nom de Mado.
Les enquêteurs allemands n’ont pas – semble-t-il- réussi à remonter la filière qui a permis à l’Iran d’acquérir clandestinement des composants et des outils militaires.
Parmi les autres composants occidentaux acquis et copiés par l’Iran figurent des pièces de missiles de fabrication tchèque. Un rapport d’experts de l’ONU en 2020 a déclaré que le moteur des missiles iraniens Quds-1 utilisés dans les attaques contre les raffineries de pétrole saoudiennes l’année précédente « était » une copie sans licence du moteur à réaction TJ-100 fabriqué par PBS Velká Bíteš « en République tchèque.
Les experts disent que le moteur tchèque semble également avoir été installé sur le missile iranien Heidar-2.
PBS Velká Bíteš certifie qu’elle n’a jamais fourni le moteur à l’Iran ou au Yémen, mais l’Iran est devenu un expert pour échapper aux contrôles sur les technologies sensibles, en utilisant des sociétés écrans. Un panel de l’ONU a constaté que des pièces exportées par le fabricant tchèque vers une entreprise de Hong Kong en 2010 se sont retrouvées dans des missiles iraniens utilisés en 2019.
Etant donné que la Russie capture des armes occidentales sophistiquées sur le champ de bataille ukrainien– comme le missile antichar Javelin – il est à craindre que l’Iran n’en profite, dans le cadre de sa nouvelle coopération avec la Russie. Etant donné la coopération économique croissante entre la Russie et l’Iran, il est probable que les deux pays collaborent également dans le domaine militaire.
Il est également possible que la Russie tire parti de sa coopération avec l’Iran pour développer ses propres capacités de drones militaires.
Vous aimez le site Mondafrique? Soutenez nous sur le plan financier!